L’auteur des « Veines ouvertes de l’Amérique latine » est de retour. À 72 ans, Eduardo Galeano occupe de nouveau la scène, celle du théâtre Solís à Montevideo. Assis dans un fauteuil Voltaire vert céladon, accompagné d’une carafe d’eau posée sur un guéridon de style Louis XIV, l’écrivain uruguayen partage quelques extraits de son dernier livre, Los hijos de los días, présenté sous la forme d’un calendrier : 366 histoires, une pour chaque jour de l’année.
Les lectures de l’enfant chéri du pays sont retransmises en direct à la radio, dans la plupart des villes de l’Uruguay. La satire de cet éternel pourfendeur des injustices du monde qui « aime rêver d'un monde à l’envers » séduit, et n’épargne personne :
- « 14 février, les enfants volés de la dictature argentine, mais aussi ceux de la démocratie australienne. » Galeano évoque ici les excuses du premier Ministre australien Kevin Rudd, après les enlèvements des enfants Aborigènes.
- « 16 février : le plan Cóndor. » Macarena Gelman est la protagoniste de cette histoire. Eduardo Galeano raconte que cette fille de disparus rêva toute son enfance que des hommes armés venaient la chercher, et qu’elle devait se cacher sous son lit pour leur échapper. C’est en réalité ce qu’a vécu sa mère, María Claudia, à Buenos Aires, avant d’être arrêtée par les militaires argentins en 1976 :
- 6 mai : le Canada reconnaît la femme comme une personne ( !) (le 18 octobre 1929).
- 25 août : l’ « oubli » de reconnaissance de la France envers les républicains espagnols qui ont participé à la libération de Paris, en 1944.
Le lancement officiel des « Fils des jours » a lieu mardi prochain, le 17 avril, dans plusieurs pays hispanophones : en Uruguay bien sûr, mais aussi en Argentine, en Espagne, et au Mexique. Pour l’édition en français, il faudra attendre un peu…