Vingt ans après les révoltes provoquées par la mort de Zyed Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans) dans un transformateur électrique à Clichy-sous-bois en fuyant la police, et deux ans et demie après les révoltes faisant suite à la mort de Nahel Merzouk (17 ans) , tué par un tir policier à Nanterre, comment vit-on dans les cités ?

Entre rénovation, gentrification et renforcement de la ségrégation, la vie dans les quartiers populaires n’a jamais été aussi fragmentée. Le département du 93, avec ses villes gentrifiées ou subsistent de larges pans ségrégués, telles Montreuil ou Pantin  - appelée « Nouveau Brooklyn », près du canal de l’Ourcq, alors que près de 30% de la population vit sous le seuil de pauvreté -  est emblématique de cet éclatement de la « banlieue » en mille réalités sociales et géographiques.

Alors que ce département qui avait été l'épicentre des révoltes urbaines de 2005 se redessine à une vitesse vertigineuse, les logiques d’exclusion scolaire demeurent, les relégations raciales et la précarité économique continue de défigurer la vie des plus vulnérables, quant au harcèlement policier des jeunes racisés, il n’a pas reculé, loin de là. 

Par cet appel à témoignage, l’équipe du Club de Mediapart invite chacun·e, que vous soyez abonné·e ou non, à contribuer, en dressant des « portraits de quartiers ».

• Vous habitez ou vous avez habité dans un quartier populaire ces vingt dernières années ;
• Vous avez constaté des évolutions notables, concernant l’urbanisme le rapport à la politique et le mode de vie ;
• Vous avez expérimenté l’éducation à deux vitesses, des accès différenciés aux loisirs, à la culture, aux transports, aux services publics et à la santé ;
• Vous notez que la vie locale, le tissu associatif et la sociologie s'est métamorphosée ;
• Vous êtes témoin de la fragmentation de votre territoire, de violences et de discriminations raciales...

Quel que soit votre âge, quelle que soit votre activité, ou votre mode d’expression (photos avant/après, témoignages, observations, cartes postales, affiches, collages…), racontez-nous ces évolutions et ces fragmentations.

Et si vous préférez nous raconter un souvenir personnel ou familial, sentez-vous libre de nous en faire le récit.

Sabrina Kassa et Livia Garrigue

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