En ces temps incertains du capitalisme finissant qui entraîne crise sur crise, il ne reste que la certitude de l'autoritarisme et de la barbarie. Crise covid mais aussi crise politique, crise financière, crise sociale, crise écologique, crise de destruction des structures de soin, crise judiciaire, crise de la représentation populaire.
Une fois sortis de la propagande néolibérale, les constats établis sont identiques : paupérisation massive des populations, destruction des services publics et des emplois, précarisation du travail et de la vie, autoritarisme grandissant, arrogance des ultra riches, déconnexion totale des élites, crise écologique sans précédent, inadéquation des réponses politiques face à toutes ces urgences.
La gauche continue de nous faire croire que des élections pourraient changer la donne, qu'une VIe république pourrait corriger les dérives de la Ve, que l'économie pourrait devenir vertueuse en contrôlant les banques, en redistribuant de manière plus équitable et en produisant avec moins de carbone .... Tout est bon pour nous maintenir dans l'illusion que la vision économique du monde centrée autour du travail, de la production de marchandise et la centralité de l'argent est en soi un bonne chose qu'il suffit d'aménager pour la rendre plus équitable et créer un monde meilleur.
Personne n'explique que le capitalisme est un système prédateur, violent, qui repose sur l'exploitation du travail humain et des ressources pour créer de la valeur indéfiniment en détruisant tout : la planète, les hommes, les marchandises au nom d'une idéologie !
En ces temps préélectoraux où la crise covid a cédé le pas au matraquage des médias autour de la future élection, il est urgent de réfléchir à ce que nous voulons. Est-ce un énième Président qui ne fera que poursuivre la voix engagée de ce qui existe ?
La crise des Gj, la crise économique liée au covid, la poursuite des lois de destruction des acquis sociaux (chômage, retraite, santé), tout dresse devant nous le spectre d'une catastrophe écologique et sociale dont personne, hormis la petite poignée de privilégiés ressortira indemne. D'ailleurs les ultras riches préparent leur sortie de la planète en espérant trouver dans l'espace un ailleurs préservé. C'est dire combien notre sort leur importe peu !
Devant l'imminence de ce désastre annoncé, seule une prise en main de nos destins peut nous sauver de la folie des gouvernants acquis à la religion de l'argent. Il s'agit de tout renverser, de détruire cette logique infernale !
Loin des théories communistes de type léninistes, la communisation est une réponse en acte, dont le but est de saper les fondements de la doxa capitaliste. La communisation ne repose pas sur un postulat ou des règles, mais est un mouvement continuel d'opposition au capitalisme en refusant l'argent, le fait de compter, de rationaliser, d'organiser, de réguler.....
Retrouver l'humain derrière l'homo œconomicus, retrouver la gratuité et les liens derrière la fonction sociale, retrouver la logique de respect de la terre qui nous nourrit, se désintoxiquer du rapport marchand aux choses et aux personnes, sortir de l'utopie capitaliste qui tue tout ce qu'elle touche, voilà le but de la communisation. Rien à voir avec l'enfer soviétique du capitalisme d'état !
Pour en parler, un texte plus théorique dont je livre ici des extraits. L'article est à lire en entier sur : https://dndf.org/?page_id=10005
Qu'est-ce que la communisation ?
Dans le cours de la lutte révolutionnaire, l’abolition de l’Etat, de l’échange, de la division du travail, de toute forme de propriété, l’extension de la gratuité comme unification de l’activité humaine, c’est-à-dire l’abolition des classes, sont des « mesures » abolissant le capital, imposées par les nécessités mêmes de la lutte contre la classe capitaliste. La révolution est communisation, elle n’a pas le communisme comme projet et résultat, mais comme contenu.
La communisation et le communisme sont des choses à venir, mais c’est au présent que nous devons en parler. C’est le contenu de la révolution à venir que les luttes annoncent, dans le cycle de luttes actuel, chaque fois que le fait même d’agir en tant que classe, dans la lutte contre le capital, apparaît comme une contrainte extérieure, une limite à dépasser. C’est la lutte en tant que classe qui est, à l’intérieur d’elle-même, devenue le problème, sa propre limite. Par- là elle annonce et produit comme son dépassement la révolution comme communisation.
a) Crise, restructuration, cycle de lutte : de la lutte en tant que classe comme limite d’elle-même
Jusqu’à la crise de la fin des années 1960, la défaite ouvrière et la restructuration qui s’ensuivit, il y avait bien auto-présupposition du capital, conformément au concept de capital, mais la contradiction entre prolétariat et capital se situait à ce niveau par la production et la confirmation, à l’intérieur même de cette auto-présupposition, d’une identité ouvrière par laquelle se structurait le cycle de luttes comme la concurrence entre deux hégémonies, deux gestions, deux contrôles de la reproduction. Cette identité était la substance même du mouvement ouvrier.
Cette identité ouvrière, quelles que soient les formes sociales et politiques de son existence (des Partis communistes à l’autonomie ; de l’Etat socialiste aux Conseils ouvriers), reposait dans sa totalité sur la contradiction qui se développait dans cette phase de la subsomption réelle du travail sous le capital entre d’une part la création et le développement d’une force de travail mise en œuvre par le capital de façon de plus en plus collective et sociale, et d’autre part les formes de l’appropriation par le capital, de cette force de travail, dans le procès de production immédiat, et dans le procès de reproduction. Voilà la situation conflictuelle qui dans le cycle de luttes se développait comme identité ouvrière, qui trouvait ses marques et ses modalités immédiates d’appréhension dans la « grande usine » ; dans la dichotomie entre emploi et chômage, travail et formation ; dans la soumission du procès de travail à la collection des travailleurs ; dans les relations entre salaires, croissance et productivité à l’intérieur d’une aire nationale ; dans les représentations institutionnelles que tout cela impliquait tant dans l’usine qu’au niveau de l’Etat ; dans le bouclage de l’accumulation sur une aire nationale. (...)
Le cycle de luttes actuel se définit alors par le fait que la contradiction entre les classes se noue au niveau de leur reproduction respective, ce qui signifie que, dans sa contradiction avec le capital, le prolétariat trouve et affronte sa propre constitution et existence comme classe. C’est en conséquence la disparition d’une identité ouvrière confirmée dans la reproduction du capital, c’est la fin du mouvement ouvrier et la faillite corollaire de l’auto-organisation et de l’autonomie comme perspective révolutionnaire. Parce que la perspective de la révolution n’est plus de l’ordre de l’affirmation de la classe, elle ne peut plus être de l’ordre de l’auto-organisation. Abolir le capital c’est se nier comme travailleur et non s’auto-organiser comme tel, c’est un mouvement d’abolition des entreprises, des usines, du produit, de l’échange (quelque soit sa forme). (...).
Des luttes quotidiennes à la révolution il ne peut y avoir que rupture. Cette rupture s’annonce dans le cours quotidien de la lutte de classe chaque fois que dans celles-ci l’appartenance de classe apparaît comme une contrainte extérieure objectivée dans le capital dans le cours même, pour le prolétariat, de son activité en tant que classe.Actuellement, la révolution est suspendue au dépassement d’une contradiction constitutive de la lutte de classe : être une classe est pour le prolétariat l’obstacle que sa lutte en tant que classe doit franchir. (...)
Des luttes revendicatives à la révolution, il ne peut y avoir que rupture, saut qualitatif, mais cette rupture n’est pas un miracle, elle n’est pas une alternative, elle n’est pas non plus la simple constatation par le prolétariat qu’il n’y aurait plus rien d’autre à faire que la révolution devant l’échec de tout le reste. « Une seule solution, la révolution » est l’ineptie symétrique à celle de la dynamique révolutionnaire de la lutte revendicative. Cette rupture est produite positivement par le déroulement du cycle de luttes qui la précède, elle s’annonce dans la multiplication des écarts à l’intérieur de la lutte de classe. (...)
C’est par cet écart à l’intérieur même de l’action en tant que classe que la communisation devient une question actuelle. Cet écart à l’intérieur de la lutte de classe, dans laquelle le prolétariat n’a simultanément que le capital pour horizon et par là entre en contradiction avec sa propre action en tant que classe, c’est la dynamique de ce cycle de luttes. Actuellement la lutte de classe du prolétariat comporte des éléments repérables, des activités qui annoncent son dépassement dans son propre cours.
b) Quelques exemples
Il ne s’agit pas, le plus souvent, de déclarations fracassantes ou d’actions «radicales», cela peut n’être que toutes les pratiques de « fuite » ou de dénégation des prolétaires vis-à-vis de leur propre condition. Dans les grèves actuelles sur les licenciements, souvent et de plus en plus, les ouvriers ne revendiquent plus le maintien de l’emploi, mais des indemnités conséquentes. (...) C’est l’inessentialisation du travail qui devient l’activité même du prolétariat, tant de façon tragique dans ses luttes sans perspectives immédiates (suicidaires), que comme revendication de cette inessentialisation comme dans la lutte des chômeurs et précaires de l’hiver 1998 en France. (....)
Les salariés licenciés de Moulinex mettant le feu à un bâtiment de l’usine s’inscrivent également dans la dynamique de ce cycle de luttes qui fait, pour le prolétariat de sa propre existence comme classe, la limite de son action de classe. De même, en 2006, à Savar, 50 km au nord de Dacca, au Bengladesh, suite à trois mois d’arriérés de salaires, deux usines sont incendiées et cent autres mises à sac. En Algérie, la moindre revendication salariale tourne à l’émeute, les formes de représentation sont rejetées sans que s’en forme de nouvelles et ce sont toutes les conditions de vie et de reproduction du prolétariat qui sont en jeu au-delà des protagonistes immédiats de la grève et de la revendication. En Chine, en Inde, on ne passera pas de la multiplication des actions revendicatives multiformes, touchant tous les aspects de la vie et de la reproduction de la classe ouvrière à un vaste mouvement ouvrier. Ces actions revendicatives tournent souvent « paradoxalement » à la destruction des conditions de travail, c’est-à-dire de leur propre raison d’être.
En Argentine, on s’est auto-organisé comme chômeurs de Mosconi, ouvrières de Bruckman, habitants de bidonvilles…, mais ce faisant quand on s’auto-organisait, on se heurtait immédiatement à ce que l’on était qui, dans la lutte, devenait ce qui devait être dépassé et qui a été vu comme étant à dépasser dans les modalités pratiques de ces auto-organisations. Le prolétariat ne peut trouver en lui-même la capacité de créer d’autres rapports interindividuels sans renverser et nier ce qu’il est dans cette société, c’est-à-dire sans entrer en contradiction avec l’autonomie et sa dynamique. L’auto-organisation est peut-être le premier acte de la révolution mais toute la suite s’effectue contre elle. En Argentine, par la façon dont ont été mises en œuvre les activités productives, dans les modalités effectives de leur réalisation, ce sont les déterminations du prolétariat comme classe de cette société qui ont été effectivement bousculées (propriété, échange, division du travail, rapport entre hommes et femmes…). C’est ainsi que la révolution comme communisation devient crédible.
(...) En 2009, en Guadeloupe, l’importance du chômage et de la part de la population vivant de « revenus d’assistance » ou d’une économie souterraine fait que revendiquer pour le salaire est une contradiction dans les termes. Cette contradiction a structuré le cours des événements entre un LKP centré sur les travailleurs stables (essentiellement la fonction publique) mais cherchant par la multiplication et l’infinie diversité des revendications à faire tenir ensemble les termes de cette contradiction et l’absurdité, pour la majorité des personnes engagées sur les barrages, dans les pillages et les attaques de bâtiments publics, de la revendication salariale centrale. La revendication a été déstabilisée dans le cours même de la lutte, elle fut contestée ainsi que sa forme d’organisation, mais les formes spécifiques de l’exploitation de l’ensemble de la population héritées d’une histoire coloniale ont pu empêcher que cette contradiction n’éclate plus violemment à l’intérieur même du mouvement (à noter cependant que le seul mort fut un syndicaliste tué sur un barrage). De ce point de vue, la production de l’appartenance de classe comme une contrainte extérieure fut plus un état sociologique et une sorte de schizophrénie qu’un enjeu de la lutte.
De façon générale, avec l’éclatement de la crise actuelle, il y a actuellement dans la revendication salariale une dynamique qu’elle ne pouvait avoir précédemment. Dynamique interne qui lui est donnée par l’ensemble de la relation entre prolétariat et capital dans le mode de production capitaliste tel qu’il est sorti de la restructuration et tel que maintenant il entre en crise. La revendication salariale a changé de signification. (...)
c) Deux ou trois choses que l’on peut savoir d’elle
Comme non-capital, dissolution de toutes les conditions existantes (travail, échange, division du travail, propriété), le prolétariat trouve là le contenu de son action révolutionnaire comme mesures communistes : abolition de la propriété, de la division du travail, de l’échange, de la valeur. L’appartenance de classe comme contrainte extérieure est alors en elle-même un contenu, c’est-à-dire une pratique lorsque de manifestation de la limite de la lutte en tant que classe elle se dépasse en mesures de communisation. La communisation ce n’est rien d’autre que les mesures communistes pratiquées comme simples mesures de luttes par le prolétariat contre le capital.
C’est l’insuffisance de la plus-value par rapport au capital accumulé qui est au cœur de la crise de l’exploitation, s’il n’y avait pas au cœur de la contradiction entre le prolétariat et le capital la question du travail productif de plus-value, s’il n’y avait qu’un problème de distribution, c’est-à-dire si la contradiction entre le prolétariat et le capital n’était pas une contradiction pour cela même, le mode de production capitaliste, dont elle est la dynamique, c’est-à-dire si ce n’était pas un « jeu qui produit l’abolition de sa règle », la révolution demeurerait un vœu pieux. La haine du capital, l’envie d’une autre vie ne sont que l’expression idéologique nécessaire de cette contradiction pour elle-même qu’est l’exploitation.
Ce n’est pas par une attaque du côté de la nature du travail comme productif de plus-value que la lutte revendicative est dépassée (on en reviendrait toujours à un problème de distribution), mais par une attaque du côté des moyens de production comme capital. L’attaque contre la nature de capital des moyens de production, c’est leur abolition comme valeur absorbant le travail pour se valoriser, c’est l’extension de la gratuité, la destruction qui peut être physique de certains moyens de production, leur abolition en tant qu’usine dans laquelle se définit ce qu’est un produit, c’est-à-dire les cadres de l’échange et du commerce, c’est leur définition, leur absorption dans les rapports intersubjectifs individuels, c’est l’abolition de la division du travail telle qu’elle est inscrite dans le zonage urbain, dans la configuration matérielle des bâtiments, dans la séparation entre la ville et la campagne, dans l’existence même de quelque chose que l’on appelle une usine ou un lieu de production. « Les rapports entre individus se sont figés dans les choses, parce que la valeur d’échange est de nature matérielle » (Marx, Fondements de la critique de l’économie politique, Ed. Anthropos, t.1, p.97). L’abolition de la valeur est une transformation concrète du paysage dans lequel nous vivons, c’est une géographie nouvelle. Abolir des rapports sociaux est une affaire très matérielle.
Dans le communisme l’appropriation n’a plus cours parce que c’est la notion même de « produit » qui est aboli. (...)
Dans le communisme, c’est l’activité humaine qui est infinie parce qu’insécable. (...)
La destruction de l’échange ce sont des ouvriers attaquant les banques ou se trouvent leurs comptes et ceux des autres ouvriers, s’obligeant ainsi à se débrouiller sans, ce sont les travailleurs se communiquant et communiquant à la communauté leurs « produits » directement et sans marché et s’abolissant par là comme travailleurs, c’est l’obligation pour toute la classe à s’organiser pour aller chercher la nourriture dans les secteurs à communiser, etc. Il n’y a aucune mesure qui, en elle-même, prise isolément, soit le « communisme ». Ce qui est communiste, ce n’est pas la « violence » en soi, ni la « distribution » de la merde que nous lègue la société de classes, ni la « collectivisation » des machines à sucer de la plus-value, c’est la nature du mouvement qui relie ces actions, les sous-tend, en fait des moments d’un processus qui ne peut que communiser toujours plus ou être écrasé.
On ne peut mener une révolution sans prendre de mesures communistes, sans dissoudre le travail salarié, communiser l’alimentation, le vêtement, le logement, se procurer toutes les armes (destructrices, mais aussi les télécommunications, la nourriture, etc.), intégrer les sans-réserves (y compris ceux que nous aurons réduits nous-mêmes à cet état), les chômeurs, les paysans ruinés, les étudiants paumés.
A partir du moment où on commence à consommer gratuitement, il faut reproduire ce qui est consommé, il faut s’emparer des moyens de transport, des télécommunications et entrer en contact avec les autres secteurs ; ce faisant on se heurte aux bandes armées adverses. L’affrontement avec l’Etat pose immédiatement le problème de l’armement, qui ne peut se résoudre qu’en mettant sur pied un réseau de distribution pour soutenir les combats sur une multiplicité de lieux quasiment infinie. Les activités militaires et sociales sont indissolubles, simultanées et s’interpénètrent, la constitution d’un front ou de zones de combat délimitées c’est la mort de la révolution. A partir du moment où les prolétaires défont les lois marchandes, ils ne peuvent plus s’arrêter. Chaque approfondissement social, chaque extension donnent chair et sang aux nouveaux rapports, permettent d’intégrer toujours plus de non-prolétaires à la classe communisatrice en train de se constituer et de se dissoudre simultanément, d’abolir toujours plus toute concurrence et division entre les prolétaires et de faire de cela le contenu et le déroulement de son affrontement armée contre ceux que la classe capitaliste peut encore mobiliser, intégrer et reproduire dans ses rapports sociaux.
Toutes les mesures de communisation devront être une action énergique pour le démantèlement des liens qui unissent nos ennemis et leurs supports matériels, destruction rapide, sans possibilité de retour. La communisation n’est pas la paisible organisation de la gratuité et d’un mode de vie agréable entre prolétaires. La dictature du mouvement social de communisation est le processus d’intégration de l’humanité au prolétariat en train de disparaître. (....)
En fait, ce que déjà avait montré la révolution allemande c’est qu’il s’agit de dissoudre les couches moyennes en prenant des mesures communistes concrètes qui les contraignent à commencer à entrer dans le prolétariat, c’est-à-dire d’achever leur « prolétarisation ». De nos jours, dans les pays développés, la question est à la fois plus simple et plus dangereuse, d’un côté l’immense majorité de ces couches moyennes est salariée et n’a donc plus de fondement matériel à sa position sociale, son rôle d’encadrement et de direction de la coopération capitaliste est essentiel mais précarisé en permanence, sa position sociale dépend de mécanisme de prélèvement de fractions de la plus-value très fragile, mais d’un autre côté, pour ces mêmes raisons, sa proximité formelle avec le prolétariat la pousse à présenter dans les luttes de celui-ci des « solutions » gestionnaires alternatives, nationales ou démocratiques qui préserveraient ses propres positions.
La question essentielle que nous aurons à résoudre est de savoir comment on étend le communisme, avant qu’il soit étouffé dans les tenailles de la marchandise ; comment on intègre l’agriculture pour ne pas avoir à échanger avec les paysans ; comment on défait les liens échangistes de l’adversaire pour lui imposer la logique de la communisation des rapports et de l’emparement des biens, comment on dissout par la révolution le bloc de la trouille.
En conclusion, on n’abolit pas le capital pour le communisme mais par le communisme, plus précisément par sa production. En effet, les mesures communistes doivent être distinguées du communisme : ce ne sont pas des embryons de communisme, c’est sa production. Ce n’est pas une période de transition, c’est la révolution, la communisation n’est que la production communiste du communisme. (...)