Le dogmatisme de nos classe dirigeantes ne fait pas de doute, car tout le système néolibéral repose sur le postulat de l’argent, la croyance dans le marché et sa « main invisible », la croyance dans la croissance infinie et l’exploitation infinie du vivant : travail humain et ressources de la planète, voire de l’univers !
Ce dogmatisme fait de nos technocrates des gens qui prennent des décisions souvent « délirantes », entrainant dysfonctionnements et catastrophes (cf la crise énergétique actuelle). Il a a trouvé son apogée absolue dans la gestion de la crise COVID.
Le texte d’Ariane Bilheran Psychopathologie du totalitarisme, en trois volets fait une analyse juste et terrifiante de la mécanique mise en œuvre pour imposer des logiques folles sur fond de science, ce qui nous a ramené vers les fondements de la barbarie nazie.
A lire pour ne pas oublier que le pire n’est jamais derrière nous, mais toujours devant et surtout que les mêmes sont encore au pouvoir !
Ariane Bilheran, normalienne (Ulm), philosophe, psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie, spécialisée dans l’étude de la manipulation, de la paranoïa, de la perversion, du harcèlement et du totalitarisme.
Ariane Bilheran
Psychopathologie du totalitarisme 1/3
Épisode 1. La structure totalitaire : le délire paranoïaque
(…) En avril 2020, bien que certains signes eussent pu paraître insignifiants aux yeux du plus grand nombre, ils étaient suffisants pour caractériser l’entrée dans une psychose paranoïaque collective, en particulier le déni de réalité, le mensonge, le clivage, la projection[4], l’interprétation, la persécution (ici, d’un virus, ennemi invisible, qui autorise la persécution des individus en tant qu’organismes porteurs d’une multiplicité de virus), la manipulation des masses (terreur, culpabilité et chantage), l’idéologie sanitaire (et la propagande qui la soutient), mais aussi la survenue d’une nouvelle langue pour décrire une « nouvelle normalité » ou une « nouvelle réalité » faisant table rase de l’ancien.
Rappelons les critères politiques du totalitarisme, qui ne saurait se réduire à une dictature, un despotisme, ou encore, une tyrannie : monopole des médias de masse et du corps policier, direction centrale de l’économie, persécution des opposants et de toute critique, système de surveillance d’individus, encouragement aux délations, logique concentrationnaire orchestrée sur la terreur, politique de la table rase, idéologie mouvante construite sur le clivage entre bons citoyens et mauvais citoyens, sur l’ennemi (visible ou invisible) et la pureté.
(…)Le totalitarisme correspond à un délire psychotique, celui de la paranoïa. Il s’agit d’une psychose, qui s’articule sur le déni de réalité (la réalité et l’expérience n’existent pas, ne servent pas de boucles de rétroaction pour qualifier la pensée délirante dogmatique), un délire interprétatif (un ennemi extérieur ou intérieur, visible ou invisible, nous veut du mal) avec des idéologies dédiés (mégalomanie, pseudo-idéaux humanitaires, hypocondrie, persécution…), la projection, la méfiance, le clivage, l’hyper-contrôle.
Cette folie présente l’apparence de la raison, du discours argumenté, tout en s’organisant sur un délire de persécution justifiant la persécution d’autrui. Elle ne nie pas la Loi, elle l’interprète à son avantage et, si elle en a le pouvoir, elle l’instrumentalise pour persécuter les individus, et non plus les protéger. (…) Et, pour ce faire, il subvertit l’esprit, l’intelligence, la logique, et leur fait la guerre.
Lire l’article en entier sur : https://www.arianebilheran.com/post/psychopathologie-du-totalitarisme-1-3-ariane-bilheran