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Billet de blog 13 août 2021

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C’est eux ou nous

"Le virus tue ET macron s’en sert pour imposer un modèle autoritaire qui n’a rien de sanitaire. (...) Pourtant changer de modèle suppose de (...) démolir le capitalisme. (...) on se bat pour le système alors que notre intérêt objectif est de le faire brûler. La responsabilité de tout ça (...) appartient aux ordures qui nous gouvernent et aux structures qui leur ordonnent de le faire." R.P.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On peut retrouver l'intégalité de ce texte de REGIS PORTALEZ à l'adresse suivante :

https://x-alternative.org/2021/08/12/tout-cramer/?fbclid=IwAR2hor9_Mv_wt3tTbsMvra9MLrZSQ4AQjhMwfrW_IZ8cTFjdmnywZ7ddtss

Le contenu de cet article n'engage que son auteur : Régis Portalez

Tout cramer

Nous voilà de nouveau enfermés dans un choix binaire : être pour le passe sanitaire ou contre le contrôle épidémique. (...)  le passe sanitaire, c’est la panacée alors si vous n’êtes pas pour, c’est que vous êtes un fichu complotiste réfractaire. Voire un antisémite.

Pourtant la réalité est plus nuancée. Quelques anti passe sont antivaccins, d’autres sont contre la société de contrôle, certains sont de droite, d’autres de gauche. Bref un peu de tout, et là-dedans quelques cinglés, quelques horribles racistes, comme partout.
Quelques pro passe sont d’horribles macronnards, d’autres pensent que la mesure est acceptable parce qu’elle est temporaire, d’autres l’acceptent par résignation (il faut bien faire quelque chose). Quid de la démocratie là dedans ? Elle n’existe pas, les gilets jaunes ou les communards nous l’ont bien prouvé, elle n’existe que lorsqu’il s’agit de faire respecter l’ordre propriétaire.

Un pouvoir ça n’aime pas la nuance, surtout un Macron absolutiste. Ça aime isoler les gens pour les contrôler. Et pas pour rien. Pour garder son pouvoir ou le faire garder à son vrai maître : l’argent. 

Souvenons-nous de 1984 et de son commentaire de Noam Chomsky « Le truc, c’est de ne pas rester isolé. Si on est isolé, comme Winston Smith dans 1984, alors tôt ou tard on lâche prise, comme il le fait à la fin. Voilà en un mot ce que racontait le roman d’Orwell. En fait, toute l’histoire du contrôle sur le peuple se résume à cela : isoler les gens des uns des autres, parce que si on peut les maintenir isolés assez longtemps, on peut leur faire croire n’importe quoi. »

Pour cet objectif, rien de mieux que les couper en deux : les gentils commerçants contre les méchants gilets jaunes, ceux qui réussissent contre ceux qui qui ne sont rien, les gentils manifestants contre les méchants casseurs, les gentils qui veulent du passe contre les méchants réfractaires antivaccins.

Ensuite il n’y a plus qu’à laisser faire la machine.

(....) La polémique va enfler et s’auto entretenir, créant autant de lignes de fractures chez l’opposition qu’elle crée de résignation chez la majorité : les gilets jaunes, oui, mais pas les Black bloc ; les anti passe oui, mais pas les antivaccins.
(...)
Il existe pourtant une ligne politique viable : être pour la vaccination obligatoire et contre le passe sanitaire. C’est même la seule ligne tenable. Le virus tue ET macron s’en sert pour imposer un modèle autoritaire à la chinoise qui n’a rien de sanitaire. D’autres pays en font autant ? Mêmes causes, mêmes effets. Mais plus rien de la raison n’atteint beaucoup de gens, ils sont sidérés entre haine de Macron, peur du virus, peur du vaccin, angoisse économique, dépression structurelle et tremblements militants pour les plus politisés. 

Même les plus grosses évidences ne feront pas réagir. Untel gifle Macron et se retrouve condamné à 18 mois de prison, dont 4 fermes avec mandat de dépôt, le tout en quelques jours ? Bien fait pour sa gueule, dirons certains, (...)

Ces structures ont des noms : ce sont celles qui nous gouvernent, en un mot le capitalisme. On pourrait le réduire à son expression libérale acceptable, un bon vieux fordisme avec actionnariat familial. Mais l’actionnariat familial accepterait-il le protectionnisme, les droits sociaux, les normes environnementales, et tout ce qui est nécessaire à une vraie démocratie écologique ? Non il nous chierait dans les bottes (...)

Le changement à venir impose de changer complètement de modèle, nous disait déjà le rapport Meadows en 1972. (...) Pourtant changer de modèle suppose de changer la nature des structures, à savoir démolir le capitalisme.

(...)  on se bat pour le système alors que notre intérêt objectif est de le faire brûler. On gère des gens, on obéit à d’autres, on vit dans un système qui n’a plus le moindre sens mais on le fait pour continuer d’être. (...) Tout crame pendant qu’on devise de nos responsabilités individuelles. Le Covid fait brûler l’économie et tue des gens par millions ? On discute de notre responsabilité individuelle pendant que Macron se lave les pieds au numéro 5.
La responsabilité de tout ça, des incendies, des morts du covid, des rivières sèches, etc, appartient aux ordures qui nous gouvernent et aux structures qui leur ordonnent de le faire.

Comment envisager une autre solution que tout brûler ? Tout cramer comme disent les anarchistes ?

La part du capitalisme dans la mort de l’écosystème est totale, leur part dans la souffrance sociale est absolue, ils se gavent de dividendes en niant les effets de leurs propres méfaits. Et on y croit. (...) Brûler l’actionnariat, brûler le capitalisme, brûler la finance, brûler les structures politiques, en un mot, tout cramer.
Rien d’autre ne pourra nous sauver. C’est eux ou nous : cramer le capitalisme ou tout regarder cramer.

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