La majorité est représentée en France par aucun parti politique, mais par l’abstention, ce qui indique l’ampleur de la défiance face aux institutions et à l’état, et constitue le marqueur de la crise politique de l’effondrement de la Ve république. Une majorité des gens ne croient plus dans le système de la démocratie parlementaire, et encore moins dans le système de la Ve république, d’autant que le déni de démocratie des représentants au pouvoir et leurs mensonges sont devenus permanents.
Déni du référendum sur l’Europe en 2005, non choix lors des présidentielles avec un chantage à l’extrême droite, le vote n’est presque jamais un vote d’adhésion mais un vote par défaut. Le fait que les élus n’aient de compte à rendre à personne et gouvernent contre les intérêts de la majorité de la population avec toute la puissance de l’appareil d’état, la propagande des médias et la quasi impunité face à la justice, fait que la démocratie apparait au grand jour pour ce qu’elle est : un système déguisé de caste nobiliaire, comme avant 1789, avec des personnes élues qui concentrent en leurs mains tous les avantages sans aucune obligation et qui imposent leurs diktats néolibéraux à l’ensemble de la population privée du droit de contester.
La démocratie représentative constitue une confiscation de la parole populaire par des élites qui gouvernent pour le maintien de leurs privilèges et de l’idéologie néolibérale.
Une révolution doit à nouveau émerger. La victoire de la NUPES aux législative n’en est pas une. Au mieux, la Nupes peut devenir un empêcheur de tourner en rond, mais elle ne remettra jamais en cause les institutions, le système de caste, l’économie capitaliste…. Pire, elle risque comme tous les gouvernements de gauche depuis 1981, de faire passer en douce des lois anti sociales et peut donc se révéler le meilleur allié de Macron.
C’est cette imposture de la soi-disant alternance politique qui commence à se voir.
Elle marque également le début de la crise, d’autant que les égos démesurés de Macron et de Mélenchon montrent le même visage grimaçant d’un autoritarisme qui ne cherche même plus à se cacher.
La dérive autoritaire contenue en germe dans la Ve République née d’un coup d’état s’étale au grand jour dans la propagande des médias, la censure déguisée en morale, la binarisation d’un discours néo pétainiste et dans la monstrueuse banalisation des bavures policières.
La Ve République dans la France de 2022 est fascisante et dictatoriale, réprime tout discours critique et lamine consciencieusement toute contestation sociale tout en poursuivant une politique de paupérisation des français masquée par un discours mensonger et idéologiquement radical.
Cette attitude violente et méprisante des élites qui nient le réel au détriment de leur vision de classe, ne peut qu’amener à l’explosion-implosion d’un régime à bout de souffle et à la destruction d’une caste d’idéologues nuisibles et corrompus.