Il s'agit d'un mouvement profond de ras le bol général lié de la précarité et des conditions de vie, au sous-développement, suite directe du colonialisme toujours présent et qui pèse quotidiennement sur la vie et sur l'avenir du territoire.
Pauvreté, mépris, traitement de seconde zone, sous effectifs dans les services publics, cherté de la vie accentuée par la nécessite de tout importer de la métropole, gestion néocoloniale des autorités (préfets et forces de l'ordre), sentiment d'abandon et de désintérêt général accentués par la gestion catastrophique de la pandémie et le traitement indigne du personnel hospitalier...
Il s'agit d'un ras le bol qui dure depuis très très longtemps. Il n'avait pas débouché pendant la crise des gilets jaunes, malgré une forte mobilisation.
Le gouvernement avait cru pouvoir enterrer la colère populaire par la répression, le harcèlement judiciaire des figures trop charismatiques, les lourdes peines et les amendes, le silence médiatique et le confinement sévère et restrictif de l'île durant le covid.
Mais pourquoi les raisons de la colère disparaitraient-elles aujourd'hui alors que les conditions de vie des populations se sont encore dégradées ?
Profitant des connaissances acquises durant le mouvement des GJ, les appels sont lancés pour :
- ne pas affronter directement les FDO
- Rebarrer systématiquement les routes dégagées
- Laisser passer les urgences et les malades
- Ne rien lâcher et épuiser les FDO par un renouvellement constant des barricades.
Bref, une tactique de guérilla populaire.
A force de priver le peuple de tout : il n'a plus rien à perdre, d'autant que la montée des prix commence à créer des situation de faim (n'oublions pas le chiffre de 10 % de la population qui a eu recours à l'aide alimentaire ) ! Ce n'est pas glorieux pour la 6e puissance mondiale !
Un pas a été franchi. Le peuple ne se laisse plus intimider. La répression violente des dernières années a fait monter la haine. Il ne faut pas s'étonner de se faire mordre, lorsque l'on bat son chien !
Cette insurrection est un appel à la vie libre, à l'autonomisation de la population, un appel à se débarrasser de la tyrannie qui affame et asservi les gens en leur jetant les miettes du profit réalisé sur leur dos : une attitude d'esclavagiste qui est encore plus lourdement ressentie dans ces territoires !
Cette insurrection résonne ici en métropole comme un exemple.
Nous ne pouvons rien attendre de ceux qui ont menti, volé, paupérisé, surveillé et asservi les millions de français. Les élections sont destinées à adouber le prochain dictateur pour rien ne change. La Guadeloupe suivie de la Martinique nous montre la voie.
Il faut nous libérer des chaînes invisibles que constitue la démocratie représentative, un leurre grossier destiné à nous faire taire et à légitimer la bande des prédateurs.
La Caste des dirigeants et des élites ne représente plus qu'elle-même : des privilégiés ultra riches qui votent des lois pour le maintien de leurs privilèges, pour le statu quo politique, pour leur impunité judiciaire tout en pillant les richesses nationales et en exploitant le travail de la population.
Honneur aux insurgés de Guadeloupe et d'ailleurs !
Vive la fraternité et l'insurrection, vive l'esprit vivant de la COMMUNE !