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Billet de blog 26 mars 2023

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Une crise globale et sociétale émerge

Face à la contestation populaire qui dépasse à présent largement le rejet de la réforme des retraites, beaucoup d’autres raisons de colère se manifestent ouvrant de facto les chantiers à venir. Cette crise peut acter la remise en cause globale du capitalisme mondialisé.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Face à la contestation populaire qui dépasse à présent largement le rejet de la réforme des retraites, beaucoup d’autres raisons de colère se manifestent ouvrant de facto les chantiers à venir : les salaires, le pouvoir d’achat mais plus profondément encore le travail, le projet de société, le bien commun et bien sûr, la légitimité des institutions.

La crise sociale est devenue une crise globale du sens donné au projet de société. Une société dans laquelle on perd sa vie à la gagner en jonglant avec des salaires trop bas qui ne permettent pas de vivre dignement et qui condamnent toute un frange de la population à ne plus profiter des avancées sociales que sont les vacances et un minimum de confort.

Une société dans laquelle beaucoup de gens sont privés de tout avec un sentiment de déclassement, d’isolement, d’abandon, mais aussi de tiers-mondisation qui renforce l’adhésion à l’analyse facile de rejet de l’étranger, alors que le migrant est lui aussi victime des mêmes politiques globales inhumaines.

Une société déshumanisée dans laquelle l’accès à tous les services est devenu un parcours du combattant, soit parce qu’ils n’existent plus, soit par ce qu’ils sont dématérialisés et donc devenus inaccessibles à une partie des citoyens.

Une société de tracasserie administrative, de verticalité incompréhensible qui relègue la population dans une forme de SERVAGE contemporain sans protection réelle, sans boussole, sans accès à la visibilité médiatique, encore moins à la représentation sociale.

Les institutions françaises ont toujours été de nature quasi monarchique et n’ont jamais permis au peuple de vraiment faire entendre sa voix. Le dévoiement autoritaire de Macron renforce encore ce dispositif. Son absence d’écoute et d’empathie, son mépris permanent ont transformé le désarroi et la grogne en colère qui déborde largement…

 Grâce à l’entêtement et à l’absence d’écoute de Macron, cette crise de rejet de la réforme des retraites, s’est transformée en crise sociale globale, en crise de légitimité des institutions. A présent la population demande la destitution de Macron, la dissolution des chambres ( Assemblée et Sénat) et la dissolution des corps de répression ( BRAV, CRS, gendarmerie mobile). La violence massive utilisée durant la journée du 23 mars ainsi que le 25 mars à Sainte-Soline, montre un gouvernement fébrile déterminé à effrayer la foule pour stopper le mouvement coûte que coûte en vies humaines. Mais la figure de Macron l’éborgneur ne suffira plus à faire rentrer la population, ni à baisser la colère, bien au contraire. L’action ultra violente de la police renforce désormais le constat général d’absence de légitimité et de proportionnalité de la réponse gouvernementale face à une population qui a joué de bout en bout le jeu de la démocratie sans jamais être entendue.

Le mouvement ne peut que se poursuivre.

Les grèves sont à deux doigts de faire craquer le vernis de respectabilité de ce gouvernement qui par ses mensonges, sa corruption, son dévoiement des institutions, sa violence et sa surdité n’a eu de cesse de se comporter en autocrate tout en se drapant d’indignation face aux critiques et en martelant sa légitimité pourtant très discutable comme une fin de non-recevoir.

On est à deux doigts d’un nouveau Mai 68. La demande légitime de la population est d’accéder à une nouvelle forme de démocratie plus participative qui puisse enfin prendre en compte ses aspirations.

Il s’agira de profiter de ce moment historique pour ne pas exiger des miettes dans la représentation démocratique, mais pour exercer dès la chute du gouvernement, une autonomie réelle en mettant en place partout sur le territoire, des assemblées qui s’emparent des projets de sociétés et de la vie quotidienne de la population.

Nous deviendrions ainsi CO-ACTEURS et non simples administrés et nous pourrions faire valoir le BIEN COMMUN et l’intérêt général en lieu et place de l’intérêt de l’oligarchie, ce qu’on fait les Communeux à Paris en 1871.

Cela permettrait aussi de rediscuter en profondeur du sens et de la nécessité du travail, du sens donné à la croissance économique, à la création de valeur dont l’immense majorité est exclue. Cela permettrait tous ensemble dans un cadre de démocratie réelle, de jeter les bases d’une société nouvelle dans laquelle le BIEN-ETRE de TOUS serait le centre, et non le profit.

Cela implique de rejeter le capitalisme mondialisé qui ne se laissera pas faire. Mais nul doute que tous les peuples opprimés par cette grande machine mondiale inhumaine, seront tentés de nous rejoindre…. Ce moment peut devenir un jour historique pour la France mais aussi un nouveau phare pour le monde.

Il faut poursuivre la lutte pour nous libérer de la TYRANNIE de l’argent !

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