Cerné.e.s de toutes parts
Tout va donc si mal ? La stratégie

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du choc, définie par Naomi Klein, fonctionne-t-elle tant et si bien qu’on aimerait que ce soit une fable ?
En ce 1er octobre où débute le mois de lutte et de prévention contre le cancer du sein, Macron Ier a osé l’infamie que nous craignions mais à laquelle nous ne souhaitions croire.
La guerre contre notre plus beau contrat social et politique est engagée : la destruction de la Sécurité Sociale. Oh, pas grand chose pour certain.e.s ! Le psychopathe présidentiel et ses acolytes commencent fort tout de même : le remplacement du ticket modérateur par un ticket payant pour tout passage dans un service d’urgence non suivi d’une hospitalisation.
Résumons simplement : la bourse ou la vie.
En ce 1er octobre, nous n’avons rien fait, comme si de rien n’était. Nous avons inondé les réseaux sociaux et les espaces détente de nos entreprises de nos colères, de nos consternations (« Il a osé, le salaud ! »), de nos invectives, de nos condamnations, de nos envies de révolte et de revanche. Nos insurrections sont virtuelles ; notre santé, notre corps, notre vie sont bien réels pourtant !
En ce 1er octobre 2020, nous comprenons que nous avons définitivement abandonné le réel. Le réel est aux mains des dominants, des terminators de l’humanité. Certes, il reste quelques îlots de résistance (collectifs, syndicats indépendants, ZAD, occupations, blocages, etc.) qui ne lâchent pas totalement leur emprise sur le monde tel qu’il devrait être pour le bien commun. Mais nous sommes si peu aujourd’hui. Mais se savoir si peu, c’est se savoir possiblement plus nombreux demain, n’est-ce pas ? L’espoir fait vivre, à ce qu’il paraît.
En ce 1er octobre, si nous avons réagi, nous n’avons pas agi. Aucun rassemblement devant l’Assemblée Nationale, devant le Ministère de la Santé, devant les hôpitaux. Rien. Parce que nous sommes entrés depuis trop longtemps déjà dans l’ère du « J’men fous », du « On ne peut rien faire », du « De toute façon, le monde est fichu ».
Voilà, nous sommes cerné.e.s. Cerné.e.s de toutes parts par notre propre peur, et osons le mot, par notre propre lâcheté. Parce qu’il est plus confortable de laisser le ravaudage du monde aux enfants et aux petits-enfants à venir.
Et puis en ce 1er octobre, personne n’a envie de mourir d’un tir de LBD, d’une clé d’étranglement, d’un coup de matraque ou de tout autre riposte totalitaire.
Courageux.ses et téméraires de tous les pays sauront-ils nous réveiller ? Sauront-ils nous montrer qu’autre chose est possible que le « vivre à genoux » ou le « mourir debout » ?
Leïla Hicheri (Liaison William Morris de la Fédération Anarchiste, Paris).