[Ici au quartier #10] On a besoin qu'on nous fasse confiance

[ petite information : il faut que je vous parle d'une démarche connectée à la mienne. L'équipe du Club Mediapart a commencé à faire circuler une enquête à laquelle chacun et chacune des personnes concernées peut répondre : "votre quartier 20 ans après les révoltes urbaines" . L'équipe de Mediapart cherche à rassembler des témoignages autour de ces révoltes marquantes de l'année 2005, sous Nicolas Sarkozy, et leurs conséquences. Les quartiers périphériques ont depuis connu de nombreux soulèvements, successivement qualifiés d'insurrections, de révoltes ou simplement d'émeutes, selon le narratif des journalistes qui les relayent, et ces événements, tout particulièrement ceux de 2005, ont marqué l'histoire des quartiers concernés, à Beaubreuil et au Val comme dans de nombreux autres quartiers qui leur ressemblent.

N'hésitez pas à répondre ou faire tourner le projet sur vos réseaux : https://blogs.mediapart.fr/le-club-mediapart/blog/151025/votre-quartier-vingt-ans-apres-les-revoltes-urbaines-temoignez ]

Ma mission dessinée se situe dans un contexte qui n'a rien d'anodin. Je vous l'ai déjà dit : celui du "renouvellement urbain".

Au fil des rencontres avec les conseillères du relogement, de nombreuses questions flottent dans l'air du quartier : Partir ? Rester ? Pourquoi ? Comment ?

Et ces questions se posent doublement ici, dans ces deux quartiers où la plupart des familles présentes ont déjà connu l'exil, le déracinement et la migration.

 C'est avec cela en tête que je rencontre Madaléna.

Animatrice du Conseil Citoyen, travailleuse sociale et ancienne habitante de Beaubreuil, elle connaît très bien le quartier, ses habitantes et ses habitants.

À la Cité de l'Emploi, au Conseil Citoyen, à la Maison du Projet, dans le bus... je croise Madaléna sans arrêt : pas besoin de la chercher, on tombe dessus !

Nos deux boulots ont peut-être cela de commun : se trouver là, au bon endroit, au bon moment... Là où se déploie la vie du quartier.

Cette année-là, au lieu de 100 entrées prévues, 200 femmes se sont retrouvées pour faire la fête.

Puis l'été est arrivé, et avec lui, le Tournoi de l'Espoir. 

Laïla a assuré le barbecue.

Melha, les boissons.

J'ai donné un coup de main à Warda pour faire les sandwichs. 

L'équipe des filles a fait vibrer le city.

Et tout le monde s'est retrouvé pour fêter les vacances, sous les rires et les cris du quartier.