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Billet de blog 1 octobre 2022

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Playlist / Rock - Coups de cœur 2022

Fin décembre oblige, le marronnier de la playlist de fin d'année est au pied du sapin. Petit florilège des sorties coups de cœur de l'année 2022 à écouter sans modération entre deux délestages. Crackcloud, Porridge Radio, Sloy, Lou Reed, Honey for Petzi, Park, Tropical Fuck Storm, Mogwai, Michel Cloup

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Illustration 1
Crack cloud © April Arabella

Il semble que l'année 2022 fut un bon millésime d'excellents disques autant qu'il y'a eu de mauvaises nouvelles, de la guerre contre l'Ukraine au dernier album de Patrick Bruel, on a pas vraiment été gâté. Oui l'année n'est pas encore terminé mais une petite séance de rattrapage s'impose. Petit florilège des sorties et rééditions coup de cœur du Potar de l'année 2022.

On commence en mode arty-punk déglingué avec Virtuous Industry  extrait du troisième album Tough Baby du collectif canadien Crack Cloud. Album moins accessible que les deux excellents précédents ( Crack Cloud de 2018 et Pain Olympic de 2020)  tant le disque est plus riche, barré et destructuré à la première écoute mais révèle des passages de toute beauté et diablement efficace entre deux expérimentations sauvage et cinématique. A noter que le collectif est aussi  redoutable en concert et impose une expérience scénique à l'image de sa musique sous les baguette du batteur chanteur, Zach Choy, leader du groupe. On est resté bloqué sur l'album du groupe post-punk classieux de Cola (ex Ought ) avec notamment avec Water Table et son pattern batterie entêtant où se pose délicatement de rares accords dissonants et la voix de Tim Darcy ainsi que sur le nouvel opus des Young Jesus qui confirme leur direction plus folk lo-fi et electronica s'éloignant du post-rock dantesque de l'époque  Deterritory pour un résultat magnifique notamment avec le morceau Shepherd Head de l'album du même nom. Pas d'album pour LCD Soudsystem car l’indispensable album  America dreams  était apparemment le dernier du groupe mythique des 2010s mais on a eu droit  un titre dance-punk bowidien New body rhumba pour la bande son du film White noise qui sonne comme un du pur LCD Soundsystem, on en demandait pas temps. 

Illustration 2
Porridge Radio

Queen is dead mais god save the rock  au Royaume-Uni. Le bulldozer Idles semble avoir mis un peu de gin dans son vin à l'écoute de Crawler sortie en début d'année et plus particulièrement avec The beachland ballroom morceau phare de la galette (grande) bretonne plus éloigné du style frontale habituelle, ballade soul heavy-punk où le chanteur Joe Talbot s’épanouit et s’époumone pour notre plus grand plaisir. On reste le volant à droite et on passe par Leeds écouter un énième groupe de jeunes talents superactif quasi énervant avec Yard Act et leur post punk parlé et sautillant. Vamos à la playa du coté de Brighton pour confirmer le talent de Porridge Radio avec le tubesque Back to the radio issu de leur deuxième album Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky. Faisons une escale à la capitale avec Black Country, New Road qui ont explosé en plein vol avant de nous livrer leur l'album Ants From Up There, le chanteur ayant quitté le groupe ( qui continue sans lui) pour des raisons de santé mentale avant la sortie de ce disque qui fait mieux encore que leur premier album For the first time  pourtant déjà très abouti. Rock, jazz et folk hanté de post rock et le phrasé du chanteur imbibé des meilleurs références de The Fall à King Krule livré dans de magnifiques morceau comme  Concorde, Good will Hunting, Basketball Shoes. ça nous fait regretter encore plus ce changement soudain. Terminus en Ecosse à Glasgow avec les darons et daronnes de Mogwai et Boltfor  single/clip tourbillonnant sur une instru planante portée par un basse batterie toujours aussi puissant. 

Rapide détour par l'Australie avec Tropical Fuck Storm qui nous on fait la surprise de sortir cette année un EP bien ravageur qui fait oublié leur dernier album un peu chelou et trop expé à mon goût. Les immenses Big Thief  quant à eux ont débuté l'année avec un double-album (blanc, hum comme par hasard… ) Dragon New Warm Mountain I Believe In You. Fin, prolixe, intense, puissant les adjectifs arrivent à décrire péniblement la sincérité et fraîcheur qui transpirent de ce groupe l' un des meilleurs de ces cinq dernières années. je vous invite à binge-listener leur discographie ainsi que les projets solos de Adrianna Lenker et Buck Meek si vous décidez de vous faire un Niort-Copenhague en combi Volkwagen cette hiver. 

Illustration 3
Big Thief (de gauche à droite) : Buck Meek, Max Oleartchik, Adrianne Lenker et James Krivchenia. © (Crédit: Alexa Viscius)

Direction l'espace francophone, du grand ouest  (Michel Cloup, Sloy et Park) en passant par la Belgique (BRNS) la Suisse (Émilie Zoé, Honey For Petzi ) avec des artistes qui chantent pas mal en anglais mais pas que. Les bons gros riffs marchent souvent mieux dans cette langue même si Michel Cloup persiste à nous prouver le contraire depuis 20 ans quand beaucoup ont abandonné, fatigué de mettre l'ampli à lampes dans l'Opel Corsa, faire 400 kilomètres et dormir par terre dans une pièce enfumée de la veille. On l'avait découvert dans Diabologum avec  La maman et la putain, il s'est rappelé à nous en mettant en musique le livre À la ligne de feu Joseph Pontus avec Pascal Bouaziz (Mendelson, Nuit Noire), livre tract néo-prolétaire qui devrait être distribué gratuitement dans chaque école si on est partant pour le grand soir. Pour les curieux il y'a d'ailleurs un entretien autour de l’adaptation musicale du roman avec Dan Israël dans Mediapart . On écoutera Ambulance morceau de son dernier album Back Flip au dessus du Chaos qui semble faire l'unanimité des blogs obscures (dont celui-ci) à de ce qui reste de la presse musicale. Reste encore Naguy à convaincre pour que Michel Cloup plombe un Taratata en bonne et du forme. Crossover inattendu (pas temps si on vient de Saintes) mais bienvenu avec Park qui n'est d'autre que la rencontre en François Marry (François Atlas Mountain) et le groupe noise Lysistrata que je vous laisse découvrir avec cette pépite pop-rock en français (comme quoi c'est possible): Shannon.

Du coté de l’Helvétie on ira écouter le deuxième album d'Emilie Zoé et le titre Apollo puis un morceau de Honey for petzi , groupe trop méconnu mais qui nous livre des albums cousu main depuis maintenant quelques années de plus en plus éloigner de leur math rock originel (on pense à ce fameux morceau Structurotron ) allant vers des contrés plus pop et électronique en français mais avec l'exigence du style originel qui donne une sophistication où la prise de risques est constante mais maîtrisée. Nouvelle album mais maintes fois repoussé pour cause de covid, BRNS confirme une fois plus son talent avec pourtant des albums qui avait mis la barre haut avec Sugar High ou Patine .

Illustration 4
Sloy -Plug

Heureuse surprise avec la réédition du premier album de Sloy parallèlement à la sortie d'un live intitulé 95/99 Live Electric. Groupe mythique des années 90 maintenant considéré à titre posthume comme le meilleur groupe français de rock. Il est vrai que le groupe à plus que bien vieilli à la ré(écoute) du fameux morceau Pop immortalisé lors de l'émission Nulle part ailleurs sur Canal +, l'ancien Cnews sans fachos pour les plus jeunes. Toujours du coté du recyclage on a eu droit cette année à une version  inédite de Heroin  d'une démo de mai 1965, en version brut où en peut écouter Lou Reed jouer une version mode bluesy et finger picking avec un énorme souffle derrière. Version à la Robert Johnson  loin de la déflagration de la version de l'album à la banane, d'un morceau qui a malheureusement causé la mort de certaines personnes en laissant penser qui suffisait d'une veille rickenbecker et de brown sugar pour accoucher d'un chef-d’œuvre. Pete Doherty ( The libertines) l'a bien compris en tout cas en s'installant et se mettant en vert à Etretat en Normandie où il a pu mettre à profit son temps libre  pour nous livrer en duo avec Frédéric Lo l'album The Fantasy Life of Poetry and Crimes, baroque et mélancolique avec quelques morceaux fulgurant et lumineux comme You Can't Keep It From Me Forever .

Illustration 5
Lou Reed au Castle de Los Angeles en 1966 © (Lisa Law)

Et pour finir The Dripping Tap un morceau de 18 minutes de garage psyché sous amphétamine aux millions de roulements de caisse claire et solos infinis du groupe psychédélique qui a sortie 23 albums et faisant a peu tout les styles que le rock peu compter : King Gizzard & The Lizard Wizard.

Playlist You Tube

Playlist - This is the end of 2022

Playlist Spotify 

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