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Cette suite directe de No Home record, ovni sorti en 2019, est un disque empreint de modernité et de grands écarts entre musique exp, noise, pop bétonnée par d’énormes basses électroniques et rythme trap où elle survole cet antagonisme entre débit rappé et parlé. Heureux retour de cette légende vivante du grunge qui était revenue à ses premiers amours après la fin de sa jeunesse sonique en 2011 notamment avec les arts visuels ou le cinéma avec quelques apparitions fantomatiques dans les films de Gus Vant Sand comme Last Days. Sa discrétion est inversement proportionnelle aux décibels et chaos sonores qu’elle peut envoyer à travers sa musique. Influente également par sa figure créative, radicale dont se réclament beaucoup d’artistes féminines actuelles et une bonne moitié des groupes de rock depuis les années 90.

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Kim Gordon avait en 2014 dans son autobiographie Girl in a Band (publiée en 2014 aux éditions Le Mot et le Reste) déjà donné quelques pistes sur elle, son enfance, ses difficultés d’être une femme dans un groupe aussi underground et avant-gardiste soit-il, de la grossesse, de cette scène où beaucoup n’ont pas passé la quarantaine. Elle, si. Plus rien à prouver mais encore donner, bousculer, faire réfléchir.
The collective n’est pas un apaisement « Je veux exprimer l’absolue folie autour de moi », peut-on maladroitement traduire de sa promo. Toujours avec le producteur Justin Raisen (John Cale, Charli XCX), ce disque oscille encore entre production hip-hop froide et lente et déflagrations de guitare dissonantes.
Le morceau BYE BYE assomme avec ce son drum'n'bass stupéfiant au sens propre du terme et ce bouquet final indus noise dans le pur style de Sonic Youth ou de Death Grips. Le second extrait Im a man, ode au petits cœurs fragiles de la droite masculiniste US est un morceau hypno-bruitiste assez malaisant où Kim se met dans la peau dans un homme qui veut à tout prix rester un homme. Deux morceaux surréalistement clippés où sa fille Coco Gordon-Moore joue le premier rôle. La musique est une boucle.
The Collective de Kim Gordon (Matador Records) 2024
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