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Penelope Antena, chanteuse et multi-instrumentiste franco-belge s’exile souvent dans une maison au fin fond d’une forêt non loin de Brest ou dans les Cévennes pour composer sa folk électronica réceptive où ses voix s’enchevêtrent entres-elles, un peu comme une sorte de Joni Mitchell avec un clavier modulaire qui s’adonnerait au sampling.
Son nouvel album James & June, sorti cet automne, reste construit sur ses architectures de chants, mais le piano et autres synthétiseurs Moog prennent une place plus importante que sur ses précédents opus anglophones (Beamorose 2021), (Antelope, 2019). Les expérimentations électroniques et l’esthétique lo-fi sont plus lointaines mais toujours là, tapies dans l’ombre, au détour d’une voix vocodée ou d’une note renversée.
La production est léchée et minutieuse, non loin de ce que peut faire le musicien et producteur James Blake, référence assumée par Penelope Antena. Les inspirations sont riches entre la soul avec Simone (en hommage à Nina), l’americana, l’esthétique indé ou même le bon vieux Brian Eno.
Le morceau Every Story Ever Told illustre ces faux-semblants ; débutant dans une ambiance piano-bar, le morceau s’envole avec sa ligne de basse pour les cieux dans des nuages cotonneux électroniques et se termine dans un film expérimental avec voix off en VO. Moderne et sensible Beautiful avec ces échappées perchées Molly Part 2 , ce disque s’apprécie avec les gouttes de pluie qui tombent sur la fenêtre dans un spleen heureux et régressif.
James & June, de Penelope Antena (Parapente Music) 2023
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