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« Dans ma musique, je cherche à me dissoudre, devenir poussière poétique pour mieux appréhender le monde […], il s’agit d’accepter le morcellement de l’identité, la part fragmentaire qu’on a en nous, et de chercher ensuite ce qui fait commun », disait-elle à propos de sa démarche artistique au micro de France Culture début juin.
Percussionniste classique de formation, elle a d’abord usé ses peaux au conservatoire de Reims ou derrière les fûts pour le groupe Yuksek. Aussi DJ, elle a bousculé les stéréos à coup de techno brute et minimale dans les soirées Corps vs Machine dont elle est à l’origine dans les années 2010.
Des soirées, précisait-elle au webzine Sourdoreille en 2013, avec « un son de qualité, où les tracks joués racontent vraiment quelque chose, et où un peu comme au McDo, mais en mieux, le public vient comme il est. Gouine, bi, pédé, trans, sapeur-pompier, etc. ».

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En 2022, pour le spectacle Ziggy Stardust - Trilogie 72, elle se mue en Léonie Stardust, extraterrestre non binaire parti•e se réfugier au Niger dans une réinvention afro-futuriste du monument de David Bowie The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars.
Son univers très cinématographique l’amène à collaborer à de nombreuses productions comme la bande originale du docu-fiction Brûler pour briller de Patricia Allio ou celle de H24, une série d'Arte sur les féminicides et les violences faites aux femmes.
Poèmes pulvérisés fait suite aux albums Crave (2018) et Le Cirque de consolation (2021), qui avaient posé le décor d’un univers paradoxal, à la fois instrumental et à texte, doté d’une forte empreinte rythmique, qu’elle soit tribale, syncopée ou binaire.
Ce nouvel opus prolonge cette trajectoire, et affine une dimension plus poétique. L’aspect politique, lui, reste présent en filigrane au détour d’un sample, d’un mot, d’une idée. Un album labyrinthique où se côtoient ballades poétiques (« Réparer le monde » ) ou hymne électronique avec l'accrocheur « Paris-Brazzaville », et expérimentations sonores avec le très beau « Nymphéas », dialogue avec sa grand-mère nigériane disparue.
« Poèmes pulvérisés » de Léonie Pernet (Infiné /CRYBABY), 2025
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