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Kim Deal est devenue au fil des années une icône féministe de fait dans un monde du rock numériquement très masculin. « La misogynie est l’épine dorsale de l’industrie musicale », déclarait-elle à l’occasion d’une interview pour le Guardian en 2018.
Kim Deal sait de quoi elle parle, elle était aux premières loges pendant les grandes heures des Pixies à la fin des années 80 et la période trash du grunge des années 90 où les excès étaient perçus comme le summum du cool.
Son aura féministe, elle la doit aussi à ce groupe important fait avec peu de mecs : The Breeders. Un groupe fondé avec Tanya Donelly en 1988 et accueillant au gré de changement de line-up une multitude de musiciennes comme la bassiste Josephine Wiggs ou sa sœur jumelle Kelley Deal.
The Breeders sont très souvent cités comme une influence majeure par une nouvelle génération d’artistes comme Courtney Barnett ou l’artiste St Vincent. Le groupe est pourtant plus connu pour son tube planétaire Cannonball de 1993 que pour les très bons albums Mountain Battles (2008), Title Tk (2002) ou encore All Nerve (2018).
Nobody Loves You More est à plusieurs titre un événement car Kim Deal signe pour la première fois un opus sous son nom et c’est aussi un des derniers enregistrements de Steve Albini décédé en mai dernier. Un musicien et ingénieur du son intransigeant connu pour avoir enregistré un nombre astronomique de groupes des Thugs d’Angers à Nirvana, Slint ou encore PJ Harvey.
Sur Nobody Loves You More, Kim Deal reste fidèle à elle-même. Elle s’en fout mais avec classe tout en explorant de nouveaux horizons. Dans ce disque, le tempo est souvent lent. On peut passer de riffs ravageurs avec une pointe de surf musique avec Big Ben Beat à une petite fanfare latine cuivrées dans Coast.
Les fans des Breeders ou de The Amps peuvent être rassuré·es : la voix et la guitare chaudes faites de mélodies catchy sont bien là et elles sont livrées avec une bonne dose de bluegrass, de rock 70’s et pas mal de Beatles.
« Nobody Loves You More » de Kim Deal (4AD), 2024
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