
Agrandissement : Illustration 1

Avec leurs deux précédents albums, Every Bad (2021) et Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky (2022), Porridge Radio portait déjà en lui les germes d'un groupe qui compte, quitte à en faire des caisses avec son savant mélange de grunge et de post-punk anglais, où la voix incroyable de Dana Margolin assène et répète ses poèmes et textes dans une urgence possédée.
Clouds In The Sky They Will Always Be There For Me, enregistré par Dom Monks (Big Thief, Laura Marling, Nick Cave), canalise cette fougue d’antan. Porridge Radio y maîtrise toujours l’art de nous balader avant d’exploser violemment en quelques secondes, comme une assurance radicale pour éviter de finir en bouillie (ou porridge). Le morceau phare de l’opus, A hole In The Ground , clippé lors d’un live au Centre Pompidou à Paris, illustre ce savoir-faire du groupe et leur bon goût pour la mise en scène.
Le titre préface Anybody nous embarque directement dans leurs montagnes russes et offre un bel aperçu du talent de la claviériste et chanteuse Georgie Stott. Moins frontal que les précédents, cet album contient des morceaux puissants comme Lavender Raspberries, Sleeptaker ou You Will Come Home et nous motive d’aller juger ce souffle électrique en live, bien placé, la tête dans les retours.
La seconde partie de l’opus s’aventure vers d’autres cieux, folk, un brin celtique dans le chant et les chœurs, plus étrange aussi comme avec Piece of heavens ou I got lost. Puis enfin cette lueur finale avec Sick of the blues où Dana Margolin fend l’armure fatiguée, le travail accompli et nous rappelle qu’il y en a marre de cette satanée déprime et nous invite à la gueuler qu’on est de nouveau heureux·se et amoureux·se.
« Clouds in the Sky They Will Always Be There for Me » de Porridge Radio (Secretly Canadian) 2024
Retrouvez cette chronique dans le Disque pour tous.tes dans la Newsletter [La Lettre pour tous·tes] de Mediapart
Pour vous inscrire, c'est ici.