
Issu et parallèle à la déflagration punk du milieu des années 70 (Ramones,Sex pistols...), le post-punk garde la radicalité de celui-ci mais de façon plus nuancé et introspectif . Plus hypnotique, dégenré et dérangé le post-punk a aussi plus de ramifications et d'héritiers que Francis Lalanne a de paires de santiags. Une playlist avec beaucoup d'incontournables (New Order, Siouxsie and the Banshees, Bauhaus, Devo, Gang of four, The Cure ) mais aussi des oublis (Pere Ubu, Killing joke, Public Image Ltd ..).
Bien sûr Joy Division répond à l'appel avec une version live de Disorder enregistrée au Bain-Douches à Paris en 1979. Interprétation sauvage et fulgurant d'un morceau emblématique du groupe. Une captation live au son un peu pourrave où la guitare forte et approximative côtoie un basse/batterie sauvage et trop rapide survolé par la voix grave et habité de feu Ian Curtis, mais peu qu'importe, l'énergie balaye tout et nous donne une photographie du moment dans le haut lieu des nuits branchouilles des années Giscard finissantes.

Sélection foutraque mais sincère, il y a du culte (Sonic Youth, Talking head, Télévision, The Smiths, The cure ) mais aussi du archi-culte pas si connu (Suicide, This heat, Preoccupations ), le genre de groupe adulé des lecteurs blasés de Gonzai ou des "sondiers" à moustache de salles subventionnées. A noter aussi le trop méconnu groupe Electrelane et leur lumineux et mélancolique album The Power Out (2004) produit par le pape de l'indé Steve Albini (Nirvana, Pixies, Jesus Lizard, PJ Harvey ), l'accent de Brighton dans le morceau chanté en français Gone Under Sea qui ouvre l'album est à apprécier sans modération ainsi que le reste du disque.

Les vingt dernières années ne sont pas avares de groupes prolifiques comme on peut l'entendre avec les new-yorkais déjà has been mais non moins excellents Interpol dont l'album Turn on the Bright Lights sorti en 2002 reste un classique du genre. Toujours de l'autre coté de l'atlantique mais sur la décennie 2010-2020, on peut lorgner sur les prolos du Michigan de Protomartyr et leurs déjà cinq albums (The Agent Intellect, Relatives In Descent, Ultimate Success Today...) qui inscrivent durablement le post-punk comme l'influence la plus prolifique des groupes de rock actuels .
Ce revival du post-punk s'accélère ces derniers années avec une mention spéciale "Nos régions ont du talent " avec Bantam Lyons (Brest), Unscholling (Rouen) ou encore Structures (Amiens) dont la valeur n'attend point le nombre de millimètre de précipitation. Un engouement perceptible dont la locomotive se situe au nord du "Channel Tunnel" avec une floppé de jeunes formations qui ont digéré avec talent et ostentation 40 ans de post-punk (Shame, Squid, The Murder Capital…). En bonus pour clore cette pénible prose et démarrer la playlist, on va écouter une nouveauté un peu "clickbait" option trouble dépressif mais pas que, avec le nouveau projet de Thom York et Jonny Greenwood (The Smile) qui ouvre le bal de la meilleur façon possible avec l'urgent You will never work in television again.
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A lire, voir ou écouter .
Rip it up and start again : postpunk 1978-1984 Simon Reynolds, Paris, Éditions Allia, 2007
Preoccupations (Viet Cong) en live au KEXP studio, enregistré et filmé en 2015
Drunk Tank Pink de Shame sorti en 2021 sur le label Dead Oceans