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À la suite de l’élection de Trump, Sunny War alias Sydney Ward, laisse éclater sa colère sur sa page Instagram contre ces gens qui ont voté pour lui et minimisent le fait que cet acte la mette danger, elle, physiquement en tant que femme noire et queer. « Vous avez voté pour un criminel / violeur / néo-nazi » conclut-elle diplomatiquement.
Car Sunny War sait à quoi s’en tenir depuis sa ville natale de Chattanooga dans le Tennesse où la section locale du Ku Klux Klan invite sur ses tracts à l'auto-expulsion, variante du concept de « remigration » en Europe.

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Mais Sunny War est avant tout une guitariste et compositrice de talent qui arpente son manche à la manière d’une Elisabeth Cotten ou d’un Pete Seeger biberonné au streaming et qui aurait, dans le coin de sa chambre, une pile de vieux CD poussiéreux de punk des Bad Brains ou de Discharge.
Cette culture « anarcho-punk » lui vient de sa jeunesse passée dans la rue, dans les squats, cette vie au grand air faite de musique, de pauvreté, de rencontres mais avec aussi de son lot d’excès et d’addictions.

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Elle est d’ailleurs repérée une première fois à travers un documentaire sur les communautés de sans-abris de Nashville où l’on la voit jouer de la guitare assise dans la rue à Venice Beach en Californie dans une vidéo vue des millions de fois.
Même si sa carrière est déjà longue due à sa précocité musicale et ses nombreux groupes, c’est l’album Anarchist Gospel sorti en 2023 qui la révèle et expose son savoir-faire musical.
Son nouvel album Armageddon in a Summer Dress s’inscrit dans la suite du précédent, tout en s’ouvrant encore davantage à d’autres univers. Elle s’y autorise même un duo avec son idole de jeunesse Steve Ignorant, du groupe-collectif culte anarcho-punk Crass de la fin des années 70 dans l’excellent morceau Walking Contradiction.