
Californienne originaire de l’Ohio, Sudan Archives ajoute à cette confusion salutaire des influences de musiques traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, d’Irlande ou du Japon. Un son kaléidoscopique avec un dénominateur commun : le violon.
Elle a à cœur d’intégrer des rythmes et cordes non occidentales en s’inspirant des violonistes soudanais et de casser l’imagerie classique élitiste de l’instrument, ce qui apporte de fait une grande originalité à ses productions.
Après deux EP, son premier album « Athena » (2019) pose le décor et son ambition. Productrice de talent, le Parthénon est son studio et elle impose son propre visage et imaginaire à travers une bacchanale sonore tout en retenue dans cette impressionnant disque.
Les cordes ainsi que les voix arrivent aux gouttes à gouttes et produisent un folk étrange et R&B avare et lascif comme dans le superbe « Confessions » ou l’inquiet « Did you know ».

Agrandissement : Illustration 3

Le meilleur n’est jamais sûr. Sudan Archives, avec son second opus de 2022 « Natural Brown Prom Queen », propose un disque fourni qui pousse les potards plus loin dans l’extravagance avec des morceaux mastodontes de hip-hop et des petites balles briseuses de dance-floor.
L’ultra tube à basses saturées « Selfish Soul » est un hymne barré et joyeux, ode à la chevelure noire faite pour défriser les idées brunes. Entre non-conformisme et production électro-blockbuster, la musique de Sudan Archives respire la vie et l’énergie.
Un placebo efficace dont on a tous·tes besoin.
« Natural Brown Prom Queen » de Sudan Archives (Stones Throw Records), 2022
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