
Agrandissement : Illustration 1

Avec déjà deux albums à son actif Mon cul en 2014 et Révolution de pâquerettes (2017), Jenny foule aussi volontiers les planches en concert, partout, dans les bars, les squats, les bateaux, les ZAD, même dans les culs de sacs. Des concerts dont on ressort essoré·e mais vivant·e. Jenny Dahan est également autrice de plusieurs recueils de poésie comme La mer est basse et les mouettes (2021) ou Folie (2023) publiés aux éditions de la Saillante mais aussi libraire itinérante avec « La librairante ». Il s’agit d’une librairie mobile de poésie indépendante, actuellement à l’arrêt pour cause de camion volé et livres brulés : « Un autodafé très poétique. Je me suis baladée avec pendant deux ans, c'était chouette, c'est sans rancune », philosophe-t-elle.
A comme Amour est une pulsion de vie : « Je ne peux pas m’arrêter de faire ce truc absurde, c’est comme un toc : je fais des chansons », pouvait-on lire sur le crowfunding du disque. Enregistré au studio du Riveau dans le bayou du marais poitevin, l’album vogue entre folk et chanson, parfois barré et mystique. On pense aussi à Brigitte Fontaine ou Camille mais sa musique puisse aussi dans le blues et dans la musique sud-américaine – de la mexicaine Chavela Vargas à la chilienne Violetta Para pour citer quelques-unes de ses figures tutélaires. Sinon, on peut s’en tenir à ses mots simples sur la musique : « Globalement j'aime tout ce qui vibre. »

Agrandissement : Illustration 3

Dans cet album, les morceaux dépouillés comme les magnifiques Touche ma peau ou Je va mourir côtoient des cieux plus électriques comme la houle puissante de À la mer. Le disque est aussi de généreux morceaux directs à la sèche comme A, Feuille et À la dérive. Mais le fil conducteur reste la poésie et le texte, avec ces morceaux de vie racontés comme le puissant À la lune, ode frontale au tambourin contre « cette salope, cette infortune », « cette terroriste des ovaires » qui se termine dans un bain de noise.
Un A comme un album, allumé autonome, attentif, audacieux.
DG
« A comme Amour » de Jenny Dahan (Autoproduction), 2024
Retrouvez cette chronique dans le Disque pour tous.tes dans la Newsletter [La Lettre pour tous·tes] de Mediapart
Pour vous inscrire, c'est ici.