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Les qualificatifs manquent pour décrire Lux, qui a cumulé 42 millions d’écoutes sur Spotify le premier jour de sa sortie. Un disque qui se paie le luxe (sic) d’avoir comme backing band l’Orchestre symphonique de Londres et des collaborations confidentielles avec, entre autres, une chanteuse islandaise du nom de Björk et un des deux robots du groupe Daft Punk.
Lux, « lumière » en latin, quatrième album de l’artiste catalane, n’en manque pas. Il aura été difficile cet automne d'échapper au phénomène, du journal The Guardian au fil d’actu du réseau TikTok.
Les albums El mal querer (2018) et le vrombissant Motomami (2022), blockbuster pop entre flamenco et reggaeton, avaient déjà propulsé Rosalía au rang de pop star mondiale, illustrant par la même occasion le renouveau de la musique latino. Dans Lux, elle opère un virage empreint de mysticisme féminin et de nouvelles ambitions musicales dans ce nouvel opus aux multiples entrées, un puzzle iconographique où s’entremêlent des sonorités modernes, électro ou trap, à de plus anciennes qui puisent dans l’opéra, la musique classique et, bien sûr, le flamenco.
Lux est structuré à la manière d’une symphonie, en quatre mouvements, et chanté en pas moins de treize langues, du catalan à l’ukrainien, en passant par l’arabe, l’hébreu et le mandarin.
C’est un album concept, un album monde qu’elle explore avec une quinzaine de figures féminines, une sélection presque hérétique d’un panel de « saintes » venues de différentes époques et horizons, telles qu’Olga de Kiev, Claire d’Assise, Rosalie de Palerme, la nonne bouddhiste Vimala ou encore la taoïste Sun Bu’er.
Au-delà de l’aspect rouleau compresseur de la production où la moindre note, le moindre son ou mot est travaillé, référencé, pensé, force est de constater que le résultat est là. Il est difficile de lutter face au wagnérien « Berghain » et à son impressionnant clip, à l’électro folk flamenco de « Divinize » et aux envolées lyriques d’un « Sauvignon blanc » de très grand cru.
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