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Ce nouvel album sorti cet automne fait suite à Unwind (2018) et Urban Driftwood sorti sur le label féministe et intersectionnel Spinster en 2021.
Urban Driftwood était un album pour exorciser les angoisses que lui suscitaient en 2020 « les tragédies politiques et sociales qui se produisaient, du refus de Trump de gérer correctement la pandémie aux décès de George Floyd et Breonna Taylor diffusés à la télévision nationale », expliquait Yasmin Williams dans un communiqué lors de la sortie du disque.
Artistiquement, Williams sidère par sa maîtrise. À une vitesse à faire affoler le métronome, elle déroule à la guitare et parfois à la kora une profusion d’harmoniques et de notes qu’elle superpose entre elles, produisant une masse acoustique rythmique et mélodique assez époustouflante.
Déjà qualifiée de virtuose par la presse américaine, elle a pourtant commencé humblement, en devenant d’abord experte de la guitare en plastique du jeu vidéo Guitar Hero II et finalement convaincre ses parents de lui en acheter une vraie.
Ensuite, elle les a vus tous passer entre ses doigts, Jimi Hendrix, Paul McCartney, John Fahey pour finalement les dompter. Puis elle est allée s’inspirer du côté d’une héroïne américaine : Elizabeth Cotten.
Une guitariste gauchère de Caroline du Nord qui avait acheté sa guitare de droitier avec son premier salaire à 9 ans et dont le nom est maintenant associé à une technique de jeu appelée le « cotten style ». Une technique qui consiste à jouer à l’envers : les notes basses avec l’index et les mélodies dans l’aigu avec le pouce.
Yasmin Williams dans Acadia fait la part belle aux invité·es avec le prodige du banjo Dom Flemons, la reine du tapping à deux mains Kaki King ou le duo folk composé d’Allison de Groot et de Tatiana Hargreaves. Plus surprenant dans la musique de Williams, la voix fait son apparition en compagnie du groupe Darlingside sur le morceau « Virga ».
« Acadia » de Yasmin Williams (Nonesuch) 2024
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