
Agrandissement : Illustration 1

Parenthèse solo entamée en 2014, Camilla Sparksss est un défouloir noise servi sur des grooves pulsés et narcotiques, avec une bonne dose de pop et quelques accointances orientales. Aphex Twin, Kompromat, Suicide, Culture Club ou même Bill Withers (dont elle a fait une reprise trip hop de « Ain't No Sunshine ») : il serait usant de citer toutes les références qui surgissent à l’écoute de chaque sample ou ligne de basse.
Barbara Lehnhoff, alias Camilla Sparksss, a gardé, de ses longues heures coincées dans un van avec le groupe Peter Kernel, cette approche DIY de la scène punk dans son virage électronique. Sa musique exclusivement analogique est un amas de boucles de batterie et de samples recrachés et triturés sur ses platines vinyles.
Un son taillé pour le live, qui sent la vielle odeur de transpiration et de bière séchée qui colle au pied mais avec une touche snob et arty vaguement compatible avec un vernissage dans une scène conventionnée.
Avec ICU RUN, elle reprend le fil chaotique et déjanté des albums Brutal (2019) et For You The Wild (2014) après la parenthèse Lullabies (2023), un projet singulier de berceuses pour adultes illustrées d’animations d’images mêlant musique ambiante polyphonique et voix parlée. Sur ce nouvel album, le propos est concis (l’album dure trente minutes) et limpide au regard des noms des morceaux du disque, « HolyShit », « I Like The Noise » ou « Damage ».
Principalement chanté ou scandé en anglais, la voix de la Canado-Suisse opère des variations transalpines sur le morceau « Amami Tu » en duo avec le chanteur de pop italienne Francesco Bianconi ou sur le titre destructeur de dancefloor « Backflip »et son gimmick répété en boucle « Parlez-moi en français ».
« ICU RUN » de Camilla Sparksss (On The Camper Records 2025)
Retrouvez cette chronique dans le Disque pour tous.tes dans la Newsletter [La Lettre pour tous·tes] de Mediapart
Pour vous inscrire, c'est ici.