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Figure de la scène indépendante suisse, l’helvète underground a su imposer son sens de la mélodie et sa pop à l’esthétique rock taillée à l’os à travers des concerts mémorables comme en première partie de Nick Cave & The Bad Seeds au Montreux Jazz Festival en 2022 ou avec l’album The very start (2018) et ses morceaux comme « Tiger Song » ou le dantesque « The barren land ».
Pour ce nouvel album, elie zoé explique qu’il a dû « fabriquer un refuge, un espace où réapprendre à chanter ». Lors de sa dernière tournée, sa voix changeait au fil des concerts : « Trouver les notes me demandait un effort et il m’était devenu presque impossible d’interpréter mon répertoire. » Elle est maintenant plus grave, plus riche en variations et toujours à l’aise dans les aigus. Une voix réappropriée.
Enregistré avec son camarade de toujours, le prestidigitateur de la folk Lo-fi Louis Jucker, ce nouvel album mérite qu’on gratte plus loin que les premières minutes souvent très calibrées des morceaux, pour découvrir des cassures violentes (« change my name ») et des digressions à la Sonic youth (« the whole of the moon ») ou se plonger dans des apnées folks avec « devour the sun » ou « think like a mountain ».
Même si le concept d’altérité demeure en toile de fond, les thématiques de l’album se tournent davantage vers la nature et le vivant. Cette orientation s’exprime tant dans les paroles que dans l’esthétique visuelle (« Dormant Plants », « Change My Name »).
Le morceau « Contact Zone » s’inspire, quant à lui, de sa lecture de l’ouvrage À l’est des rêves de l’anthropologue Nastassja Martin et explore la relation au monde et à la nature face aux crispations contemporaines.
elie zoé « Shifting forms » (Humus Records 2025)
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