Adresse au camarade Roussel
Je m’adresse au politicien mais surtout au citoyen. A toi, à tes idées pour la France, pour les démunis. Tu la ressens la honte d’avoir empêché la gauche d’arriver au second tour ? Tu as conscience que tes électeurs ont voté pour toi pour s’acheter une bonne conscience en sachant que rien ne changerait, que jamais leur vote n’aurait d’incidence sur notre avenir, nous les démunis ? Que c’était une forme d’abstention, un vote qui permettait de se dire que l’on est du bon côté tout en sachant que hier recommencera, bah, les pauvres, les bas de l’échelle allaient encore patienter, tout comme l’environnement. Cinq ans, à quoi bon s’y attarder, si toi, ça te permet d’exister. Et encore, faut-il voir de quelle manière. C’est quoi ce culte de la personnalité : le roussellement, l’apéro Roussel. Non, mais vraiment ??? Le ridicule ne tue pas paraît-il, mais il devrait au moins générer de la honte. Mais de ce sentiment, tu sembles dépourvu. Tu as poussé le vice jusqu’à manifester devant les portes de l’Assemblée Nationale, au côté de l’extrême droite, de Darmanin, pour mettre en cause la justice et tournant ainsi la veste du communisme français d’après-guerre en faveur de l’autoritarisme d’Etat. Aujourd’hui encore tu clames que tu avais ta place dans cette élection, mais il se trouve que non, et que tu as dégradé l’image du PCF juste parce que tu ambitionnais d’avoir un meilleur résultat que Marchais. La gauche est en colère. Elle l’est contre toi. Toi qui l’a fait perdre pour des ambitions personnelles. Tu pouvais ne pas être d’accord avec Mélenchon sur certains points, tu pouvais jalouser le mouvement de l’Union Populaire, la qualité de la campagne et des meetings . Mais au point de demander à ceux que tu prétends défendre d’en reprendre pour cinq ans, et en plus de voter pour cela, tu ne manques pas de culot. Drape toi autant que tu veux dans ton front républicain, console toi comme tu le peux devant l’Histoire. Je te laisse, camarade, traitre ou incompétent. Je te laisse avec ma déception, ma colère, ma lassitude, et ma conviction profonde : si Lepen arrive au pouvoir, tu en seras le premier responsable et non les abstentionnistes.
Un électeur révolté