Nous sommes dans une situation inédite dans l'histoire humaine, nous sommes à la veille de grands bouleversements environnementaux provoqués par l'activité humaine. Nous dilapidons les richesses offertes par la planète comme si c'était un du alors que ce n'est qu'un Don. Ce n'est pas un don du ciel, c'est un lègue qui nous a été offert par une histoire singulière de l'Univers. Si nous écoutons les chercheurs, il a fallu beaucoup de situations contingentes presque parfois improbables pour que les conditions nécessaires à l'apparition de la vie soient réunies. Ce sont des scénarios presque invraisemblables et hasardeux que nous content les scientifiques qui travaillent sur les origines de la vie, et pourtant c'est arrivé. Et nous sommes donc les héritiers de cette longue et grande histoire de la vie et nous avons le privilège insensé de pouvoir en jouir avec nos sens, notre intelligence, car l'apparition même de l'homo sapiens est une autre histoire insensée et pourtant réelle. Notre capacité à pouvoir parler, commenter, imaginer le monde dans lequel on vit est une incroyable et tout autant improbable histoire naturelle. 300 000 ans environ que l'homo sapiens sapiens vit sur cette planète, et notre ancêtre le plus lointain précédant notre apparition aurait entre 600 à 800 000 ans selon les différentes estimations des chercheurs.
Or, en deux siècles à peine, nous aurions mis en péril avec un système appelé "Capitalisme" tout l'avenir de notre vaisseau spatial, la Terre. Les différentes révolutions bourgeoises ont essaimés les idéologies dont nous dépendons encore aujourd'hui dans nos systèmes politiques un peu partout sur la planète et ont fait émerger un "nouvel ordre mondial", celui de l'argent, du profit maximum à court terme, de la concentration des richesses entre les mains de quelques grandes grandes familles bourgeoises, des grands crimes de masse, ces guerres mondiales avec ses millions de victimes. A l'inverse et en opposition, ces révolutions ont fait émerger des idéologies libertaires, sociales, féministes, anti-patriarcales, égalitaires, et fraternelles. Mais il faut bien l'admettre, pour l'instant, toutes révolutions sociales ont été des échecs cuisants et surtout réprimer dans le sang ou détourner de leur sens au profit d'un nouvel ordre encore plus vicieux et sophistiqué. Et au cours de toute cette histoire, nous n'avons jamais connu sans doute ce qui aurait été l'ultime Révolution, une Révolution sociale et écologique car, dans toute l'histoire des grands mouvements populaires, l'écologie n'a jamais été au centre des préoccupations, voire, était totalement ignorée. Or, notre vaisseau mère qu'est la Terre ne fonctionne plus très bien et la vie pourrait totalement disparaître si nous ne tentons rien pour changer le cours des choses.
Nous devons bien constater que les partis politiques actuels, en France, sont pour la plupart très loin d'être à la hauteur des enjeux. Nous avons ceux qui continuent à défendre le système capitaliste à tout prix parce qu'ils en sont les principaux bénéficiaires : les grandes familles bourgeoises qui dominent notre société depuis des décennies, les banquiers et les financiers. Nous avons en face des partis politiques qui, pour parler comme Lénine, agissent comme des opportunistes tout en prétendant défendre une idéologie socialiste. Leur idéologie est plutôt un livre de recettes re-écrit en fonction des circonstances électorales et très éloignée des perspectives révolutionnaires populaires dont ils se prétendent pourtant les héritiers. Il y a bien entendu "France Insoumise" qui propose une "Révolution Citoyenne", et même si nous pouvons applaudir l'audace de son mentor, il faut bien admettre que là encore nous sommes loin de nous donner les moyens de produire un grand élan révolutionnaire pourtant indispensable à la survie.
Si nous ne nous donnons pas les moyens de construire une gauche critique et radicale, révolutionnaire, écologique, sociale, et surtout, internationale, sans se laisser corrompre par toute sorte d'opportunistes qui ne cherchent qu'un "bon poste" pour "faire carrière", nous allons tout droit à la catastrophe finale. Aujourd'hui, nous avons une gauche dispersée avec des courants très distincts dont certains continuent à vivre sur des habitudes héritées des deux siècles industrielles qui nous précèdent. Or, il faut radicalement changer notre façon de percevoir le monde en prenant en compte en premier lieu cette donnée essentielle : les richesses du monde sont limitées. Elles ne doivent pas seulement être partagées, mais elles doivent être "économisées" et gérées comme si nous devions prendre soin de notre vaisseau spatial pour survivre à tout prix. Aujourd'hui, de nombreux représentants de la "gauche" ne sont en réalité pas digne de l'héritage révolutionnaire social, écologique et populaire dont ils prétendent être les détenteurs. Ils agissent de façon irresponsable et se dissimulent derrière leurs "responsabilités" fonctionnelles tout en se comportant comme les gardiens d'un système destructeur.
Face au capitalisme destructeur, face à la déchéance de nos vieilles institutions politiques, émerge une nouvelle vague barbare néo-fasciste, racialiste, haineuse, manipulatrice, sectaire, internationale et extrêmement dangereuse.
L'émergence des mouvements néo-fascistes racialistes doit nous alerter et nous faire réagir rapidement. L'action de ces mouvements propose à la jeunesse une alternative haineuse. Le néo-fascisme racialiste est paradoxale : il se présente souvent comme une réaction face à "l'échec d'une civilisation bourgeoise" et dans le même temps est très souvent soutenue par de grandes familles capitalistes pour construire une opposition à toute velléité révolutionnaire et sociale. Le néofascisme existe pour détourner la révolution sociale de son sens premier vers une opposition belliciste, guerrière, identitaire, haineuse contre tout ce qui pourrait mettre en péril les grands privilèges octroyés par une minorité possédante. Pour s'opposer à ces mouvements néo-fascistes, nous avons besoin de construire ou renforcer une nouvelle alternative mondiale sociale écologique révolutionnaire et aboutissant à l'émergence de nouvelles institutions internationales et nationales.
De nombreuses oppositions se font entendre un peu partout, de nouveaux mouvements écologiques naissent, des expériences utopistes ont lieu dans le monde entier, une nouvelle révolution sociale, écologique, libertaire, fraternelle et égalitaire est en cours, elle ne fait pas de grands éclats, elle agit. Il y a urgence de changer notre façon de gérer la planète. Nous devons apprendre à voir loin, à penser le monde sur un temps long, à ne plus gaspiller les richesses de la planète comme si elles étaient un du, mais penser que la Terre est un Don que nous devons conserver autant que possible dans son intégrité si nous voulons, au mieux, sauver cette denrée rare qu'est la vie.
Nous avons déjà beaucoup abîmé notre vaisseau spatial, mais il n'est peut-être pas encore trop tard pour conserver ce qui en fait peut-être une planète unique ou rare dans l'univers : la vie. Nous devons nous opposer à la barbarie fascisante et soutenir à l'opposé une nouvelle Révolution libertaire, sociale, fraternelle et écologique.