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Billet de blog 11 janvier 2021

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La dynamique de la violence sexualisée

Dans la civilisation de la violence sexualisée, la femme est une matière première au même titre que le pétrole, le charbon ou l'uranium. Analyse d'une société où la violence sexuelle est devenue le moteur de la dynamique économique et sociale.

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Herbert Marcuse et d'autres sociologues allemands de l'école de Francfort comparaient déjà dans les années 50 à 70 les États-Unis à l'Allemagne Nazi, ou plus exactement, ils expliquaient pourquoi les États-Unis était sans doute le pays où le contexte sociologique était le plus propice pour y voir apparaître un phénomène commun au nazisme en Allemagne. Ils avaient affiné leurs analyses en y incluant la dynamique capitaliste et la société de consommation. Ils avaient alimenté la réflexion d'une jeunesse en résistance dans les années 60 et 70 et avaient été la source théorique de nombreux mouvements de contestation.

Malheureusement, aujourd'hui, cette civilisation où l'on glorifie à outrance les pulsions érotiques pour dynamiser l'économie arrive à une violence paroxysmique. Un combat a été perdu en Amérique et la victoire de Reagan avait marqué le succès du totalitarisme, de la consommation outrancière, de l'argent Roi, du racisme et de la violence sexualisée. Trump est un véritable produit de cette civilisation de la violence capitaliste sexualisée et raciste. La crise civilisationnelle créée au cours des 60 dernières année par une dynamique sociale et économique principalement construite sur la pulsion sexualisée n'a fait qu'aggraver la violence sexualisée et le racisme.

Racisme et sexe sont exacerbés par un système "d'excitation permanente" au dépend de la raison et souvent soutenu par des "idiots utiles". La plus grande des aliénations se situe dans cette exploitation de la violence sexualisée.

Il n'est pas étonnant qu'un nouveau mouvement féministe prenne de l'ampleur actuellement parce que les femmes sont le principal produit sexualisé de la civilisation de la violence sexuelle marchande. Les femmes sont dans ce système considérées comme une matière première et comme une source énergétique pour nourrir le moteur sexuel. Elles sont dans ce sens, les principales victimes,  de cette civilisation de la violence sexualisée.

Elles sont une matière première au même titre que le fer, l'uranium, ou le pétrole, elles sont considérées comme une marchandise servant à produire de la violence sexualisée nécessaire à l'entretien d'une société de consommation et à sa dynamique capitaliste. Le racisme, quant à lui, est un résidu de l'histoire impérialiste, d'une autre époque où la dynamique capitaliste était construire sur la conquête de territoire et de richesse (ce qui a permis l'émergence de la société de consommation).

Mais cette conjugaison de la violence sexuelle et du racisme est très ancienne. Elle a toujours été le moteur de tout conflit, de toute guerre : "Si vous prenez cette ville fortifiée, je vous autorise à piller et à violer les femmes ainsi qu'à faire de tous les enfants vos esclaves." (entendu dans "The great battle", film du Sud Coréen Kim Kwang-sik).   Ainsi parlait un barbare pour motiver ces troupes, le capitalisme fonctionne selon le même principe, il a même fait du principe de la violence sexualisée sa dynamique structurante. Elle est le cœur du système. Et Trump en est le plus remarquable représentant, il incarne parfaitement cette civilisation profondément barbare.

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