Bolloré, Le Pen, Macron suivent un même chemin mains dans la main. Ils mènent une guerre contre toute forme de gauche. Ils cherchent tous trois à mobiliser tous les réactionnaires face aux féminismes, aux humanismes, aux progressismes, aux socialismes. Ils veulent tous trois détruire toutes possibilités d'un retour des idées les plus lumineuses aux pouvoirs et surtout être les gardiens d'un capitalisme patriarcal impitoyable. Ils n'hésiteront pas. S'il faut faire la guerre pour détourner l'attention, ils déclencheront des guerres. Ce que fait Poutine en Russie, ils sont très tentés de le faire ici aussi. S'il faut tuer les "gauchistes", ils tueront les gauchistes. Le dernier pas vers une version criminelle de l'extrême droite est tout proche.
C'est une guerre, une guerre sociale. Et tant que la gauche sociale et écologique ne re-investira pas le champ politique, on est dans la merde. Aujourd'hui, la grande majorité des acteurs de la gauche font des projets associatifs, cultivent des tomates bio, font des maisons communes écologiques, font des associations d'éducation populaire, se mobilisent de façon sporadique, construisent des communautés, mais le champ politique, ces acteurs le désertent.
Les mairies dans les petites communes, ceux qui ont des pratiques de gauche les laissent aux plus dévoués serviteurs de la "réaction", voire collaborent dans les mêmes équipes "parce qu'ils ne sont pas si méchants que ça..."
Dans les centres des grandes villes, la gauche rêve de permaculture, de pistes cyclables, de toitures verdies, mais se moquent bien du champ politique laissé aux mains d'impitoyables émissaires du monde des affaires. Les uns montrent du doigt Mélenchon, le "méchant", parce qu'il parle fort et "est trop vieux". Ou encore désigne l'histoire des élections en disant : "à chaque fois c'est pareil, on nous offre le même schéma, avec un Le Pen au second tour qui nous oblige à voter contre..." Sauf qu'à chaque fois, braves gens, vous ne faites rien pour proposer une nouvelle alternative politique. S'il est vraiment nécessaire d'innover à gauche la manière de faire de la politique, alors pourquoi ne voyons-nous rien émerger dans le champ politique pour proposer une alternative novatrice, populaire, sociale, écologique et antifasciste, à gauche ?
En conséquence, les fascistes vont gagner par défaut ! Parce que le champ politique est totalement délaissé par la majorité des jeunes et moins jeunes gens de gauche, nous allons nous retrouver avec un pouvoir encore plus violent, encore plus raciste, et encore plus totalitaire, après les prochaines élections présidentielles. Et que se passera-t-il alors ? Il se passera ce qu'il se passe dans tous pays où les fascistes sont arrivés au pouvoir : on finit par avoir peur des délations, de son voisin, de se faire agresser par des types cagoulés dans la rue, de se faire arrêter de façon arbitraire, de se faire assassiner, on a peur d'avoir la peau brune, on a peur d'être homosexuel, on a peur de sortir de chez soi.
Rien n'émerge de nouveau malgré tous ces beaux esprits critiques souvent surdiplômés qui peuplent les centres-villes. Organiser la résistance, c'est aussi s'emparer du champ politique, il ne faut pas laisser ce champ aux Le Pen, Macron, Bolloré. S'emparer du champ politique, c'est aussi faire rêver les gens d'un lendemain qui chante avec de vraies couvertures sociales, des salaires plus élevés, un air pur, un avenir pour les enfants. Et pour ça, il faut commencer par prendre les mairies des grandes villes et des banlieues, des villes moyennes jusqu'aux plus petits villages. Car c'est au niveau de la commune que peut commencer le combat contre la barbarie fasciste.
Le champ politique ne doit pas être délaissé.