Le couteau dans le poumon
Chaque jour quelqu'un exilé tombe
On étouffe ses cris
La langue s'éloigne et disparaît avec cette
ombre ensanglantée
Le chant est devenu une gargouille de
démence
La rue encore brutalise les faibles et
agenouille les infirmes
Chaque jour un paria plus anonyme doit
être exécuté
La justice bafouée sous les flots
Et des voix sans timbre
Continuent de parler pour flétrir l'intelligence
Pour ériger plus haut encore
Le soleil des destructions
Chaque jour la lettre sincère qui n'est
pas écrite
Enterre l'enfant le plus pauvre
Gérard Lemaire 2000
poème paru dans "Une buée ivre" au Contentieux (Toulouse), 2000