Pourquoi sont-ils si abstraits ?
Ceux qui mentent en se laissant aller
Se demandent d'où vient la poésie
Ils disent qu'elle demeure toujours indéfinissable
Ces pauvres perturbateurs ne voient pas plus loin que le bout de leur nez
Même si celui-ci peut être assez long
Ils ne voient pas le bûcheron qui coupe le bois
Ils ne regardent pas le paysan sur son tracteur
Ni l'éboueur qui passe retirer leurs ordures
Ils ne voient pas les gens qui la nuit font tourner
Les machines pour le gaz l'électricité les meubles
Ils ne voient pas celui qui fabrique leur chaise
Ni même l'imprimeur ou le metteur en scène
La poésie est d'abord entre ces mains-là
Où apparaîtrait-elle je me le demande encore
Gérard Lemaire 2008
p29 du livre "Gérard Lemaire, un poète à hauteur d'homme" le Contentieux, Toulouse