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Les herbes effacées.
J'ai coupé les tiges blondes des herbes de mai Par la faux noire abattue à larges coups Elles avaient envahi la colline aux abords de la maison Elles tombaient là en touffes sous le fer Un geste pour que disparaisse leur hauteur Mais me disais-je où vont aller ces herbes nuptiales Quand reviendront-elles C'est toute une année qu'il faudra passer et voir venir Auraient-elles à me dire ces hautes majestés Si facile avec la fatigue à jeter bas Je me donne tout à ce labeur de printemps Mais pris dans l'empressement Ce n'est que quelques moments dans une longue suite Le temps s'alourdira de mois en mois Et comme mon ardeur va vite Cette Nature n'a pas le temps de parler Ces herbes s'en vont à peine nées Je me suis demandé s'il en était bien ainsi Cette pensée rapide m'est venue À voir la vitesse avec laquelle je les détruisais Ces herbes magnifiques sur la colline Cette fourrure d'un dimanche Tenue pour l'ennemie la plus violente
Gérard Lemaire 2002
publié dans la revue de poésie « Comme en poésie », n°20, décembre 2004, faite par Jean Pierre Lesieur
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