« Luttant contre la force innombrable du monde
Perdus, chétifs, donnant vos faiblesses éparses, »
Marcel Martinet.
Je ne puis comprendre qu'il n'y a rien
Quand il n'y a rien
Le four mental n'émet aucun son aucune vibration
Pas d'émotion à porter
Pas de salive
Un temps hypnotique m'envahit dans ce désarroi
Où je ne convaincrai personne
Ma faiblesse n'a pas de bornes
Elle s'avance irréductible
Ma terre est sèche comme la rivière sans eau
Peut-être rejoindrai-je ainsi les pires épaves
Dans leurs filets
Gérard Lemaire 2003
Marcel Martinet (Dijon le 22 août 1887 - Saumur le 18 février 1944) était poète, un militant révolutionnaire socialiste et pacifiste et écrivain prolétarien. En 1913, il publie dans la revue L'effort libre, un long texte "L'art prolétarien" posant clairement les bases de ce qui sera la littérature prolétarienne. Il est exempté d'incorporation en 1914 pour raisons de santé. En 1917, il fait paraître un recueil de poèmes : "Les temps maudits". Il apporte son soutien à la révolution russe. En 1921, il adhère au PC mais prend ses distances en 1923, lié au groupe La Révolution Prolétarienne. En 1933, il publie "Où va la révolution russe ? L'affaire Victor Serge". Le 6 février 1934, il signe un appel à la lutte antifasciste. En octobre 1936 dans "L'appel aux hommes" il demande qu'une commission ouvrière internationale enquète sur les procès de Moscou.