17/11/99…
Les fiches ici-bas toutes semblables
Ne renaissent pas
Moi malgré l’épave qui me hante
Je chante tout l’après-midi en dormant
Dans un lit aux formes de conque
Avec la peau d’un joli mouton sur l’épaule
Les giboulées fouettent les rideaux
Mais je m’enfonce dans une ombre tellement sentimentale
Quelque chose qui ne parle pas
Mon sommeil est hard et éternel
C’est ma réponse aux questions qui font la pluie
et le beau temps
Pas de temps à perdre
Je chante devant une lettre blanche écrite à la main
Qui laisse passer l’air des rues
l’air oui l’air que l’on voudrait respirer
Depuis que les grues plus diaphanes font des allers-retours sur
nos têtes
Mais la lettre blanche parle d’un syndicaliste
(du nom d’Orazio)
Licencié, persécuté et emprisonné
Elle parle d’un procès inique en Belgique pour
cet homme
Elle parle des morts et des mutilés à vie suite
à des mesures de sécurité supprimées
Et que le syndicaliste voulait imposer
Elle parle du silence de mort de toute la presse
tombé sur les épaules de cet homme
Voilà là la lettre blanche écrite à la main
Au-dessus du faux sommeil et des grues plus légères encore
Qui volent si haut au-dessus de toute la terre
Gérard Lemaire 2000
publié dans Il était temps, édition Enitram Tréab, Didier Trumeau, 2000
et dans le livre "Gérard Lemaire, un poète à hauteur d'homme, 2019, au !contentieux, robert Toman, p157
Roberto D'Orazio, né à Havré le 26 avril 1954 1, est un syndicaliste belge. Roberto D'Orazio est d'origine modeste. Ses parents ont émigré des Abruzzes vers la Belgique, où son père a trouvé du travail dans les mines du côté de Mons.