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DERNIÈRES SYLLABES
Je suis une voix qui ne s’arrête jamais Parcourant le fond des banquettes d’autobus Et les rames de métro qui foncent tout droit Devant les files des agences pour les sans-emploi
Dans les travées des dortoirs et les vestiaires D’un monde contemporain plutôt miteux Mais il faut que quelqu’un ou d’autres en parlent De leur pluie ou de leur beau temps Si demain un homme seul veut savoir encore Que le linge humain séchait toujours Sur les mêmes ficelles des terrains vagues En attente Et que le lit des hommes était mouillé Chaque nuit après minuit
Dites aussi Que les électrophones ce n’est pas pareil Et qu’il faut que quelqu’un parle
Jusqu’à ce qu’il meure Jusqu’à son dernier petit souffle Pour dire au moins que la voix le dépasse
Gérard Lemaire1983
publié dans le volume de poésie "Flammes et Hommes" publié par Caractères en 1983 et p 119 de la biographie anthologique "Gérard Lemaire, un poète à hauteur d'homme", 2019, au Contentieux (Toulouse)
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