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Billet de blog 11 février 2024

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L’art, l’argent et les femmes : triomphe du féminicide en société patriarcale

Aujourd'hui, la cagnotte d’un artiste féminicide a rapporté 100 000 € en une seule 1ère journée avec 2 000 contributions. Deuxième mort de femme tuée. Camouflet cuisant pour les voix féministes. La cagnotte d'un non-concours littéraire en écritures inclusives stagne à 400 € depuis un mois. Si ce n'est pas l’art qu’on assassine, c’est qui ou quoi ?...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mais quoi ? La première mort d’une femme dans une société patriarcale comme la nôtre se situe au sein même de notre culture, elle se situe dans ses façons de se penser et de se dire, de se parler, dans sa langue, avec ses rites initiatiques, ses pratiques, ses servants et ses servantes du culte, ses sacrifices, ses totems et ses tabous. La première mort d’une femme n’est pas à chercher ailleurs que dans les façons de la nier, de l’effacer, de l’ignorer, de la mépriser... À partir du moment où l’on consent à ce que le masculin l’emporte sur le féminin, chaque pluriel que nous prononçons en langue française commence à tuer – oh tout petitement ! oh tout symboliquement ! – chaque pluriel en français est une mise à mort d'une femme que la pensée ne veut même pas prendre en considération.

Après ça, des discours aux actes, 2 000 contributions pour un artiste ayant tué une femme, ce n'est qu’une confirmation supplémentaire de la règle du bien parler, bien se tenir. La seconde mort d’une femme tuée est la loi de toute société patriarcale. Qui ira contre ?...

Quel recours ?... Faut-il aller où c'est mouillé ? où tombe la manne des pluies d'or ? terrain du patriarcat triomphant qui ose déclarer avoir payé ses erreurs, comme si la mort provoquée d'une femme par violence n'était qu'une erreur !...
Aujourd’hui, l’homme que je suis a honte du mépris, de la négation de l'effacement où cette société, la nôtre, enferme les femmes.
Aujourd’hui plus que jamais j'ai honte d'être homme au milieu d'hommes pareils.

Aujourd’hui moins que jamais je ne veux renoncer à porter la voix des femmes tues. Des femmes tuées avant l’heure.
Et merde au patriarcat !

Manifeste à signer et relayer :

https://www.leslignesbougent.org/petitions/ouvrir-la-litterature-de-genres-courts-aux-ecritures-inclusives-16563/

Illustration 1
Manifeste « Inclusifves » © ABC’éditions Ah Bienvenue Clandestin·e·s !

_____________________

Je relis (et je relaie) pour l'offrir ici en sororité, ce texte de Chloé Delaume paru dans la revue L'Empaillé, un texte parmi tant d'autres, de femmes ignorées, écartés, malmenées. Et droites !

https://lempaille.fr/les-trois-femmes-de-la-vallee

Les trois femmes de la vallée

mars 30, 2022

Nous sommes nombreuses à rejeter le féminisme pendant notre jeunesse. Peut-être que nous ne trouvons pas le courage de mettre en cause les hommes ou que l’aspect systémique des oppressions est trop impressionnant pour être affronté. Mais en grandissant dans un monde où règne le patriarcat, de plus en plus de femmes deviennent féministes. Une des grandes richesses de cette mutation est la découverte de la sororité. Récit croisé entre expériences intimes et lectures.

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Illustration 2
Les trois sœurs (Les trois femmes de la vallée) © Fanny Pinel / L'empaillé

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