Je ne sais pas s'il existe une réponse à la question « casser le cycle », pour Israël et la Palestine : d'un côté les sionistes génocidaires et de l'autre des personnes juives (dont certaines issues de familles de déportés) se battent depuis des décennies pour le triomphe de l'humanisme... Même point de départ historique, mais des positionnements et des actes fondamentalement opposés.
Versant "psy" des pistes intéressantes ici :
- CÔTÉ ACTEURS : “Les hommes-systèmes”
« Françoise Sironi a voulu comprendre la fabrication d’un bourreau.
Comment cet homme s’est-il déshumanisé à ce point pour commettre le pire ? Quels ont été les mécanismes psychologiques qui peuvent expliquer une telle transformation ?
[…] Duch comme Eichmann va devenir ce que j’appelle un homme-système.
Il renonce à avoir une identité singulière au profit d’une identité collective. Comme Eichmann, il n’est pas un rouage passif, mais un homme zélé et créatif à sa manière, qui se protège par une désempathie à l’égard de ses victimes. […]
Comme beaucoup de criminels de guerre, sa personnalité se clive et se compartimente en parties étanches les unes aux autres. Sinon, il ne pourrait pas ordonner la torture et le meurtre comme il le fait. Il n’a aucun intérêt à avoir une conscience unifiée. Car posséder une conscience unifiée reviendrait à prendre conscience de la gravité de ses crimes et pourrait l’amener à un effondrement psychologique. »
Article en entier :
https://www.justiceinfo.net/fr/35222-psychologique-criminels-guerre-sironi-duch-cambodge.html
Ici un soldat Israélien dit qu’il a “servi son pays” lorsqu’on l’interroge sur son rôle actif dans le génocide à Gaza, de la même façon que les accusés au procès de Nuremberg avaient « obéi aux ordres »…
: https://www.youtube.com/watch?v=UegsLuK2Gl4
- Côté victimes : Le corps soignant
Les médecins qui interviennent à Gaza témoignent de l'état psychique des victimes du génocide :
Le « Syndrome de Gaza » désigne une situation humanitaire et psychologique extrême observée dans la bande de Gaza, caractérisée par un effondrement collectif des fonctions mentales chez la population. Selon Abu Abed, coordinateur médical pour Médecins sans frontières, il s’agit d’un état de décompensation mentale sévère, où les habitants parlent tout seuls et ne réagissent plus à la douleur ou à la mort, sans que cela soit un trouble mental reconnu officiellement par la communauté scientifique. Ce terme, non officiel, a été inventé pour décrire une situation inédite, sans précédent dans d’autres zones de guerre.
Ce phénomène est associé à un stress aigu et à des troubles de dissociation, similaires au trouble de stress post-traumatique (TSPT), mais à un stade plus sévère, où le cerveau passe en « mode pilote automatique » en raison de surcharge cognitive et émotionnelle. Les conséquences à long terme pourraient inclure des troubles psychiatriques graves, comme la schizophrénie, notamment chez une génération exposée à un conflit constant.
Ce syndrome illustre la gravité de la crise humanitaire à Gaza, où la famine, la violence, la destruction des infrastructures médicales et la pénurie de médicaments aggravent la santé mentale et physique de la population. La situation est si critique que Médecins sans frontières a souligné qu’elle n’avait jamais observé une telle dégradation en 50 ans d’intervention. »
Dr Ezzideen
- 9/8/25 : « ...Et maintenant, des heures plus tard, je suis toujours là, dans cette rue, debout devant elle, incapable de la dépasser. Mon esprit est devenu une maison d'une seule pièce, et elle se tient au centre, et je ne peux pas la quitter. »
- 4/8/2025 : « ..Je n'écris pas cela sous le coup de la colère. Je l'écris parce que je ne sais plus si j'existe. »
...
Quoi qu’il en soit, c’est une plaie béante, une ignominie dont l’Humanité aura du mal à se remettre…
(Marie)
_____________________________________
À la question de savoir comment briser le cercle de la violence, il est évident pour moi qu'il faut commencer par soi-même. Pour aller plus loin, j'apprécie la méthode de Marie qui consiste à séparer l'analyse en deux parties, celle de l'agresseur et celle de la victime, pour lesquelles différents moyens doivent être mis en œuvre de l'extérieur, à court et à long terme.
Gabor Maté, lui-même survivant de l'Holocauste et psychothérapeute, tout simplement formidable.
https://www.youtube.com/watch?v=Hj465dXEwPI
Thomas Hübl, un professeur de méditation autrichien, beaucoup plus jeune, marié à une artiste israélienne, a également développé un programme de travail dans le domaine de la guérison des traumatismes générationnels, accessible sur le site web Pocket Project.
https://pocketproject.org/fr/global-trauma-relief-project/
(Margaret)
______________________________________________________
Merci Margaret, j'ai regardé la vidéo interview de Gabor Maté, quelle justesse et quelle humanité dans ses propos !
Il décrit très clairement les ravages des colonisations et la déshumanisation des populations qui permet aux colons de maltraiter et assassiner sans remords.
Une phrase terrible aussi :
« il n'y a pas de syndrome de stress post traumatique à Gaza, il faut retirer "post" ... parce que que cela ne s'arrête jamais... »
( Je l'ai écouté avec les sous-titres en anglais, ça facilite la compréhension, si tu en avais une version sous-titrée en français nous pourrions la diffuser plus amplement).
(Marie)