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Quelques remarques
À titre personnel, pouvoir quitter ses activités pour une durée d’une dizaine de jours relève de l’exceptionnel et… d’une implication solide de type “engagement militant”.
La date et la durée. Sans doute résultat d’importantes difficultés d’organisation incontournables, reste qu’on peut toujours déplorer que le calendrier de la marche n’ait pu être avancé plus tôt : le moment du cessez-le-feu aurait par exemple marqué une urgence qui nous échappe aujourd’hui. Nous nous trouvons pris de vitesse face au massacre des populations civiles à Gaza.
Qui est l’orga... organisatrice ? Peu de réponses en ligne, sauf messages sur Telegram, Instagram, TikTok et autres réseaux sociaux électroniques. La recherche indique France-Palestine comme l'une des associations ayant participé au lancement de l'action. Sous réserves.
Internationalisme. On est en grand nombre à souhaiter un lien à l’international entre tous les pro-Palestine. Avec actions simultanées dans chaque pays : coupure de nos engins électroniques de 20h30 à 21h tous les jours, actions d'opposition au transfert d'armes à destination d'Israël, diffusions de messages en direction des instances de décision marquant la solidarité envers les populations palestiniennes, autres.
Les priorités. Une marche, ça fait le job le temps du passage sur une ville, ça demande du soutien repas/hébergement/hygiène tout au long du parcours de la marche : NOTA ! en zone de réfugié·es ou de guerre, ça prend l’énergie/cuisine/soin local au détriment des premières personnes concernées qui subissent un cruel besoin déjà, sur place.
La supportabilité. L’organisation de la marche est-elle en mesure de considérer des conditions de santé physique obligatoires ? Au moins autant que de moyens d’autonomie financières, il faut en effet surtout que chacun·e soit en mesure de porter avec soi, sur soi, le minimum de survie (eau, compléments alimentaires, de quoi se laver et se changer…) comme en rando itinérante. Si ces conditions de forme physique et de préparation ne sont pas requises, c'est le fourre-tout généralisé et le n’importe quoi sur place qui nous menacent… sous une température de 40 degrés mini. Sans compter d'autres risques plus considérables.
Les risques. Car ce n’est en effet pas une simple marche, à climat tempéré, en milieu connu, voire favorable, c’est une marche en milieu non familier et à fort potentiel hostile. Un peu comme passer un couloir humanitaire encadré par des néofachos (rappel contemporain : ici et d’ici on peut constater comment l’armée et la police partout dans le monde laissent faire les intrusions musclées, les provos, les infiltrations, les détournements ; rappel historique : le massacre de septembre 1982 dans les camps de Sabra et Chatila n’est pas un accident isolé, mais une expérience d'impunité internationale, un entraînement au silence des nations. Souvenons-nous : les milices chrétiennes assassines étaient guidées et éclairées par le commandement israélien sur place au Liban, et ce genre de laisser-faire est monnaie courante avec les pressions diplomatiques, financières, économiques et affairistes partout dans les zones de conflits armés, la liste est longue des personnes civiles appelant à la paix tuées par les manœuvres militaires, en ex Yougoslavie, au Rwanda, en Birmanie, en Afghanistan...).
Le génocide actuel. Répondant à une question du journaliste Chris Hedges sur la notion d’holocauste, le médecin juif spécialiste des traumas, Gabor Maté a déclaré :
« La première chose à noter est qu'il y a au moins six universitaires israéliens de renommée internationale spécialisés dans les génocides et l'Holocauste, dont certains anciens membres des forces de défense israéliennes, ont qualifié la situation actuelle à Gaza de génocide.
On ne les entend jamais citer, mais on entend toujours affirmer que c’est une diffamation antisémite que d’oser faire une telle comparaison.
La seconde chose, comme l'a souligné Norman Finkelstein, tient en grande partie à l'intention des discours sur l'Holocauste.
Le travail des universités n'a rien à voir avec la volonté de changer la relation du monde à la cruauté et à l'injustice. Il s'agit d'établir un sentiment d'exceptionnalisme juif afin que nous soyons les victimes perpétuelles et que tout ce que nous faisons soit justifié. Tout ce qui nous est fait est un scandale.
L'enseignement de l'Holocauste n'apprend donc rien à personne.
Et le point est double. D'une part, on ne peut pas enseigner la moralité. La moralité est un attribut humain naturel qui apparaît lorsque les besoins humains des enfants sont satisfaits.
Deuxièmement, on peut prêcher la morale au service des causes les plus néfastes.
Et c'est ce à quoi nous assistons actuellement. Le mot hébreu pour l'Holocauste est “Shoah”. Un vieil adage dit qu'il n'y a rien de tel que le shoah-business. Il a été exploité au maximum.
Et vous savez, je suis quelqu'un dont les grands-parents sont morts à Auschwitz et qui a failli y finir lui-même. Et j'en ai assez. J'en ai assez d'en entendre parler. Non pas parce que cela n'a pas eu lieu, mais à cause de ce au service de quoi cela est sans cesse utilisé. » (traduction électronique)
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Sources d'informations :