Dr Ezzideen, 19 septembre 2025
Et maintenant, je dois ajouter ceci. La peur dont j’ai parlé s’est réalisée. Le cœur du poète, qui tremblait à la pensée du feu, ne s'y trompait pas. L'armée est venue, a donné trente minutes, puis a frappé jusqu'à ce que la maison soit réduite en poussière. La famille s'est enfuie avec rien d'autre que son souffle, laissant les étagères derrière elle comme des enfants abandonnés dans une maison en feu. Et puis le feu est arrivé. La bibliothèque a disparu. Pas seulement menacé, mais disparu. Et tandis que j’écris ces mots, je sens le poids froid de l’histoire peser sur ma poitrine, car j’ai déjà lu cette page auparavant. Je l’ai vu à Alexandrie, lorsque les rouleaux ont été brûlés. Je l’ai vu à Bagdad, quand le Tigre s’est noirci d’encre. Je l’ai vu partout où les tyrans craignaient la mémoire plus que les épées. Tu vois ? C'est l'histoire qui se répète, la même cruauté, la même arrogance qui croit qu'en brûlant les mots on peut défaire le peuple. Mais tu ne peux pas. Tu n'aurais jamais pu. Et donc ce que j’ai écrit auparavant n’est plus une lamentation, c’est un témoignage pour l’épreuve du monde. Qu’il soit écrit qu’à Gaza, c’est la mémoire elle-même qui a été traquée. Qu'il soit écrit que les livres ont été brûlés et que ceux qui les ont brûlés seront rappelés par leur nom. Il ne s’agit pas seulement de la destruction d’un papier, mais du meurtre de siècles, de l’exécution d’une pensée, de la tentative d’effacement d’une âme. Et pourtant, écoutez, même dans ce silence les cendres parlent. Ils s’élèvent comme des prophètes, accusant le ciel et la terre. Ils murmurent à propos de chaque bibliothèque brûlée devant eux, de chaque souvenir écrasé devant eux, et ils disent : Nous endurons. Nous nous relevons d'Alexandrie. Nous nous relevons de Bagdad. Nous nous relevons de Gaza. Et je vous jure que le jour viendra où le monde tremblera devant ces cendres, non pas à cause de leur chagrin, mais à cause de leur vérité. Car les livres sont morts, mais ils ne sont pas silencieux.

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Dr. Ezzideen
@ezzingaza
And now, I must add this. The fear I wrote of has come to pass. The poet’s heart, which trembled at the thought of fire, was not mistaken. The army came, gave their thirty minutes, and then struck until the house was dust. The family fled with nothing but their breath, leaving the shelves behind like children abandoned in a burning house. And then the fire came. The library is gone. Not merely threatened, gone. And as I write these words, I feel the cold weight of history pressing on my chest, because I have read this page before. I saw it in Alexandria, when the scrolls were burned. I saw it in Baghdad, when the Tigris ran black with ink. I saw it wherever tyrants feared memory more than they feared swords. Do you see? This is history repeating itself, the same cruelty, the same arrogance that believes by burning the words you can unmake the people. But you cannot. You never could. And so what I wrote before is no longer lamentation, it is testimony for the trial of the world. Let it be written that in Gaza, memory itself was hunted. Let it be written that the books burned, and that those who burned them will be remembered by name. This is not merely the destruction of paper, this is the murder of centuries, the execution of thought, the attempted erasure of a soul. And yet, listen, even in this silence the ashes speak. They rise like prophets, accusing heaven and earth. They whisper of every library burned before them, every memory crushed before them, and they say: “We endure. We rise from Alexandria. We rise from Baghdad. We rise from Gaza.” And I swear to you, the day will come when the world will tremble at these ashes, not because of their grief, but because of their truth. For the books are dead, but they are not silent. #GazaGenocide