L'abolition de l'esclavage est une véritable « mythification » (construction mythique, mythologique), une immense supercherie à échelle internationale qui participe d'une imagerie d'Épinal aussi prégnante qu'elle est résolument fausse depuis le départ et qui illusionne jusqu'aux gens convaincus d'idées voulues "progressistes".
Pour la facilité de la démonstration ne considérons donc à ce sujet que notre seul pays, la France (mais l'abolition de l'esclavage n'est quand même pas une spécialité française, car d'autres contrées du monde ont également cherché à leur façon de se passer de main d'œuvre esclavagisée, bon ; et à ceux qui voudraient ne limiter cette abolition qu'au seul espace franco-français, il faut dire qu'ils feraient là preuve d'un égocentrisme nationaliste historiquement non fondé).
Brève chronologie d'une supercherie :
1793 : Abolition de l'esclavage au long d'un processus dit « révolutionnaire » (sic). En réalité, grande mascarade trompant la crédulité d'une population en perte de repères. On remplaçait simplement dans les îles l'esclavage par le travail forcé, même s'il était rétribué. Loin des yeux, loin du cœur, et puis, les Français patriotes avaient d'autres questions à résoudre, ils pouvaient oublier que depuis Louis XI, roi mal aimé, tous les sujets naissaient "francs", c'est-à-dire libres. Glorieuse révolution sans doute, mais en réalité, ses législateurs, également intéressés par les richesses susceptibles de payer les armements nécessaires à leur entreprise de défense nationale, n'en étaient pas à une propagande mensongère près.
1802 : Rétablissement de l'esclavage par Napoléon. L'intérêt à ce moment-là était de refuser l'autonomie à des groupes et à des régions du monde qui restaient nécessaires à l'impérialisme.

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Mais il s'agissait aussi – pour les nouvelles générations d'un capitalisme qui ne disait pas encore son nom – de se préparer (de s'adapter) à d'autres formes d'exploitation des "travailleurs", salariés ou non. Petit à petit, décennie après décennie, dans cette première moitié du XIXe s., les richesses allaient se déplacer progressivement à partir de la terre des campagnes (du foncier, du patrimonial cher à Montesquieu) jusque vers l'industrie des régions minières et des grandes villes (du technique cher aux Encyclopédistes D'Alembert et Diderot) et tout ceci était rendu possible grâce aux grandes manœuvres de la circulation de l'argent (les capitaux et les actionnaires chers à Voltaire).
1848 : abolition de l'esclavage. Tous les actes abolitionistes avaient été repoussés par tous les pouvoirs qui se sont succédés jusqu'à ces quelques moments de deuxième république. On maîtrisait les colonies, tout partait de là. Les grandes fortunes de l'époque avaient surtout besoin d'une main d'œuvre qui aurait à prendre en charge elle-même sa propre alimentation, son logement, ses soins, sa consommation... Quel grand espace de liberté ! vraiment ! Quel progrès !
C'est qu'en réalité, cinquante ans après 1793, l'exode rural se trouvait à son paroxysme : les trains, la vapeur, la marine à moteur, la sidérurgie, le télégraphe pouvaient prendre la place des champs de coton, de canne à sucre ou de café dans les moyens de s'enrichir des grandes familles dirigeantes qui se succédaient ou rivalisaient entre elles. On continuait de maîtriser par masses canalisées les populations, qui allaient devenir à peine moins asservies, mais plus volontairement aptes à s'instruire pour aller mourir au nom de la patrie.
Les pouvoirs n'ont pas de serviteurs plus dévoués que ceux qui se croient libres de s'engager, travailler et mourir... en réalité pour les chimères dont la propagande les abreuve, les allégories de la liberté, les salaires présentés comme une ressource, les symboles de chaines brisées, les médailles du travail et de la loyauté.
Uff ! quelle avancée dans la liberté et dans l'égalité des droits humains, on en est sidéré, un peu, là, non ?...