Par Henri Clavier
À l’occasion de son entretien fleuve sur TF1 le 13 mai, Emmanuel Macron qualifiait « d’inacceptable » l’action du gouvernement de Benyamin Netanyahou dans la bande de Gaza. Le président de la République évoquait également la possibilité de sanctions contre l’État Hébreu s’il continuait à restreindre l’accès à l’aide humanitaire et s’il concrétisait son plan de prise de contrôle de la bande de Gaza.
Alors que le premier ministre israélien a annoncé vouloir prendre « le contrôle de toute la bande de Gaza » lundi 19 mai, une déclaration conjointe de la France, du Royaume-Uni et du Canada demande à Israël « d’arrêter ses opérations militaires à Gaza et d’autoriser immédiatement l’entrée de l’aide humanitaire ».
Des menaces de sanctions largement soutenues par l’opinion publique selon notre baromètre politique Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale qui rapporte que 74 % des sondés se déclarent favorables à des sanctions. Une position soutenue à 95 % par les sympathisants de La France insoumise et du parti socialiste et à 82 % chez les sympathisants des Écologistes et de Renaissance. Le consensus est moins fort à droite et à l’extrême droite puisque 65 % des sympathisants des Républicains sont favorables et 59 % pour les personnes proches des idées du Rassemblement national.

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63 % des Français en faveur de la reconnaissance de l’État de Palestine
Dans le détail, 75 % des sondés soutiennent l’arrêt de la livraison d’armes à Israël et 62 % jugent nécessaire de suspendre l’accord d’association commercial entre l’Union européenne et Israël. Un embargo sur les produits israéliens est perçu comme une bonne solution par 58 % des sondés. Cependant, l’exclusion d’Israël des grandes compétitions sportives internationales ou des concours artistiques internationaux comme l’Eurovision n’est soutenue que par 48 % des personnes interrogées.
En plus des sanctions, Emmanuel Macron pourrait annoncer la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France à l’ONU à l’occasion d’un déplacement à New York en juin. Cette mesure est soutenue par pratiquement deux tiers des sondés (63 %), notamment à gauche. A droite et à l’extrême droite en revanche, le soutien est plus faible et seulement 41 % des sympathisants du Rassemblement national sont favorables à la reconnaissance de la Palestine par la France.
Grâce à ces prises de position sur la politique internationale, la courbe de popularité d’Emmanuel Macron remonte pour la deuxième fois en un an. Le président de la République gagne trois points de popularité et atteint ainsi 29 % d’opinions favorables, son plus haut niveau depuis la dissolution de juin 2024.
Méthodologie :
L’enquête a été réalisée les 21 et 22 mai 2025, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris dans un intervalle entre 17,5 % et 22,5 %, ou entre 77,5 % et 82,5 %.
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