Eh bien non ! Le nucléaire n’est pas l’énergie idéale, pas chère et non émettrice de gaz à effet de serre. Je vais l'expliquer en plusieurs parties. J’écris cet article pour mettre fin aux idées reçues à propos du nucléaire.
Premier argument: Le nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre.
Cela est faux ! Certes les centrales nucléaires n’émettent pas de gaz à effet de serre en fonctionnement mais seulement de la vapeur d’eau mais si on prend les émissions annexes on dépasse toutes les limites.
Commençons par le cycle de vie de la centrale. La construction nécessite beaucoup d’énergie pour le chantier (excavations, tunnels,etc). 12 millions de tonnes de sable issu de la mer à coup de dragage sont nécessaires pour fabriquer le béton armé. Les matériaux sont très gourmands en énergie, l’acier, le carbone également,… il y en a beaucoup. Ainsi, les matériaux utilisés pour la construction d’un réacteur (notamment ciment et acier) émettent lors de leur production près d’un million de tonnes de CO2. Les matériaux et pièces du réacteur ainsi que leurs processus de fabrication représentent également des émissions à répartir sur toute la durée de vie.
Ainsi on additionne quasiment 1 million de tonnes de co2 pour un seul réacteur (il y en a 58…).
Ensuite il y a le cycle du combustible. Si on tient compte de la composition du minerai d’uranium actuel (0.15% d’uranium) on est à 56g de co2 émis par kWh produit. Aujourd’hui, on extrait des minerais d’uranium de moins en moins concentrés contenus dans des matériaux durs, ce qui accroît les émissions de carbone. EDF et AREVA ne tiennent pas compte des émissions de carbone dues à l’extraction et à la concentration du combustible qui se font à l’étranger.
La France importe 100% de son uranium pour faire fonctionner ses réacteurs. Le transport émet notamment beaucoup de gaz à effet de serre car on l’importe d’Afrique, du Canada ou de l’Australie.
Il y a encore des paramètres non pris en compte qui sont l’absence de recyclage des déchets nucléaires, l’entreposage et le stockage des déchets radioactifs qui nécessitent et nécessiteront des dépenses d’énergies importantes et émettrices de co2 et ce pendant des millénaires (l’acier pour les emprisonner, les sites sous terre, les tunnels à creuser, les blindages,…).
Aujourd’hui, un tiers des réacteurs ne fonctionne pas. Voici une très bonne carte du magazine Reporterre : Reporterre carte parc nucléaire
Ce genre de problèmes nécessite la mise en service intermittente de centrales au fioul lourd ou au charbon ou l'importation d'électricité. Cela peut arriver lors des pointes de consommation, en hiver, ou lors des arrêts des centrales, en été.
Ces centrales thermiques fonctionnent dans des conditions économiques et environnementales dégradées car le réseau en a juste besoin pour réguler sa puissance et faire face aux sautes de la demande. De plus, cette électricité importée provient d’Allemagne ce qui augmente encore plus les gaz à effets de serre. Je ne serai pas étonné que cette électricité soit fournie également par des centrales à charbon, je vous laisse calculer les émissions de co2. Pour rappel, l’Allemagne possède encore 130 centrales au charbon.
Si vous voulez des compléments d'information sur l'importation d'électricité d'Allemagne, je vous invite à lire cet article: L'Allemagne fournisseur de la France
Voici un article rapide qui explique toutes les émissions de carbone :
Nucléaire, efffet de serre
Désolé, messieurs les pro-nucléaires je vais encore démystifier des idées sur les bas prix du nucléaire.
Le nucléaire est un gouffre financier.
Pour commencer, il y a un tiers des réacteurs qui ne marchent pas, et il y en a 20 à peu près qui arrivent à 40 ans de vie. Pour les remettre en route, il faudrait engager 100 milliards d’euros environ de travaux.
De plus, les usines d'enrichissement d'uranium dont celle du site de Tricastin dans la Drôme ainsi que l'usine de retraitement des déchets de la Hague, qui pour rappel ne recycle pas les déchets mais les sépare pour mieux les entreposer, nécessite énormément d'énergie qui représente des pertes considérables dans la production énergétique.
Ensuite, le nouveau EPR de Flamanville coûte de plus en plus cher (plus de 10 milliards d’euros) et la note risque de monter si la justice annule la cuve défectueuse. Les deux réacteurs d’Hinkley Point, en Angleterre devraient coûter plus de 22 milliards d’euros en tout sans compter les indemnités 8du retard pris dans la construction de l’EPR de la Finlande.
De plus, il y a des failles de sécurité immenses dans les centrales nucléaires françaises, la preuve, Greenpeace s’est introduit dans une centrale pour déclencher un feu d’artifice afin de démontrer les failles de protection contre le terrorisme.
Regardez cet article : Greenpeace feu d'artifice
Ainsi, un rapport accablant fait par Greenpeace démontre que les centrales nucléaires françaises ne sont pas protégées. Il y a des travaux à faire pour améliorer la sécurité des piscines de refroidissement des combustibles usés. Ces travaux s’élèvent entre 140 et 222 milliards d’euros pour protéger toutes les piscines de refroidissement.
Vous l'aurez compris, le prix du nucléaire ne fait qu'augmenter et n'est pas si bon qu'on veut nous le faire croire. Et cela ne risque pas de changer car ces coûts auront des répercutions sur les tarifs.
Risques et sécurité des centrales nucléaires
Voici une synthèse du nucléaire faite par Greenpeace :
Greenpeace nucléaire
Je n’ai pas parlé des déchets mais je ferai un article sur ce sujet. Je tiens quand même à annoncer cette nouvelle: Fessenheim va fermer fin 2018. Voici l’article de Reporterre daté du 11novembre :
Reporterre Fermeture Fessenheim
Enfin voilà, il y a certainement d’autres coûts que je n’ai pas pris en compte, comme celui du lobby nucléaire mais je pense qu’avec tous ces arguments et il y en aura encore d’autres, il n’est que temps de sortir du nucléaire complètement et définitivement.