Loi travail pour les nuls

Je vais donc vous résumer le plus simplement et complétement possible la loi travail qui est d’ailleurs très bien camouflée derrière un langage digne des plus grands écrivains. Tout le monde est prêt ?
Rassurez-vous vous n’êtes pas nuls, je simplifie cette loi et décortique ce langage macroniste pour que tout le monde puisse la comprendre comme elle est et non comme on veut nous la vendre.
Tout d’abord cette loi travail s’est faite progressivement ; un coup la loi Khomri, puis la loi Macron, puis le 49.3 et les ordonnances. J’en ai certainement oublié.
La politique d’Emmanuel Macron est de faire du neuf avec du vieux. Lui et ses collaborateurs pensaient créer une illusion parfaite mais n’ont pas réussi.
Pourquoi les ordonnances ?
Premier argument : C’était une promesse de campagne.
Cet été, les parlementaires n’ont pas eu à débattre sur ce que comptait faire le gouvernement mais sur la délimitation dans laquelle ce dernier compte légiférer.
Cela fait longtemps que le code du travail qui protège les salariés est mis en danger par le MEDEF et le capital.
Ce qui m’amène à dire qu’il y a un continuum idéologique entre Sarkozy, Hollande et Macron, ils feignent de s’opposer mais en réalité se partagent le pouvoir.
Deuxième argument : C’est soi-disant l’urgence absolue .
Résoudre le chômage, oui c’est l’urgence, mais pas en cassant le droit des travailleurs.
Ces deux arguments servent juste de légitimité au gouvernement.
Ce ne sont pas les députés novices LREM qui se retrouvent avec cette loi au début de leur mandat qui critiqueront ou remettront en cause le gouvernement. Avec les ordonnances, les parlementaires pourront juste dire oui ou non. Le principe des ordonnances est que lorsqu’elles sont publiées elles doivent repasser devant le parlement pour qu’il dise juste oui ou non.
Revenons aux problèmes du chômage, des patrons de PME interrogés répondent souvent que ce qui leur pose problème ce sont les carnets de commandes et les banques majoritairement.
Mais alors à qui profite cette loi ?
Au MEDEF (ils ne sont même pas représentatifs du patronat total).
Pour eux, les deux raisons du problème de l’emploi sont :
-manque de compétitivité
-coût du travail
Il ne faut pas être compétitif contre les pays qui emploient des enfants.
L’OCDE a prouvé qu’il n’y avait pas de lien entre la baisse du droit du travail et la baisse du chômage.
Ils prétendent soigner par un remède mais c’est pire (le quinquennat précédent le prouve).
La vraie raison du chômage est l’hyper financiarisation.
Aujourd’hui il y a 30% d’investissement pour 70% de dividendes.
Parlons de la nouvelle loi travail Pénicaud :
-Inversion de la hiérarchisation des normes (les accords d’entreprise sont maintenant supérieurs aux accords de branche), les accords de branche étant des accords qui faisaient en sorte qu’il y ait les mêmes règles dans toutes les entreprises, maintenant c’est l’entreprise qui décide.
-contrôler les syndicats en fusionnant  CHSCT, délégué du personnel et comité d'entreprise.
Dernièrement la CHSCT a été supprimée (source journal La Marseillaise).
-extension du contrat de chantier à d’autres secteurs, il n’y a d’ailleurs pas d’indemnité de précarité.
-autorisation pour un employeur de refuser un accord de branche à son entreprise.
Ex : Un employeur peut refuser de verser une prime de fin d’année
-fixation des dommages et intérêts
On permet aux patrons de savoir combien va leur coûter un licenciement.
Les gouvernements ne reçoivent jamais les syndicats ensemble. C’est un peu ce qu’il s’est passé avec FO (diviser pour mieux régner).
Le dictionnaire du Macronisme : On y retrouver le champ lexical de la gymnastique (flexibiliser, etc)
-sécuriser les relations de travail
Traduction : -faciliter les licenciements économiques
-favoriser la visibilité paritaire 
Traduction : -connaître les coûts du licenciement
Favoriser le dialogue social : -favoriser le rapport patronal
Ex : Un patron décide quand il voit tel ou tel syndicat et pas tous ensemble s’il en a l’envie. C’est encore une stratégie bien rodée pour diviser pour mieux régner.
Pour finir je vais parler du travail du dimanche. Le projet de loi Macron propose que le travail du dimanche dans les entreprises et les commerces se fasse sur la base du volontariat. Là encore c’est soumis à un accord collectif d’entreprise ou interprofessionnel. Il s'agit d'une possibilité d'intimidation qu'ont les entreprises pour inciter leurs salariés à travailler. Ce pouvoir qu'ont les entreprises n'est nullement encadré par la loi vu quil s'agit d'accords d'entreprises.
Enfin en conclusion, on peut dire qu’il s’agit d’une destruction pure et simple des acquis d’un siècle entier et qu’il faut le comprendre comme ça doit être compris.