Et si l’eau coulait de source …inconnue ?
Aujourd’hui le manque d’eau fait des ravages. Près d’un milliard de personnes n’ont pas accès à une eau de qualité et beaucoup d’enfants meurent à cause des maladies. Avant de vous parler des inventions de fourniture et de dépollution des eaux je vais commencer par une mise en garde.
Aujourd’hui le problème de l’eau est sa gestion, son utilisation et sa répartition.
Premièrement, l’eau est gérée par des stations d’épuration qui doivent faire face à des pollutions reflétant le modèle industriel productiviste. Cela fait des années que nous sommes sur le modèle suivant : j’ai dégradé, je cure. Un industriel met des molécules de plus en plus polluantes, on investit de plus en plus d’argent pour améliorer les traitements. Mais si cela coûte trop cher, on ne le fait pas.
Ne devrions-nous pas passer à un modèle préventif ? Limiter au maximum les molécules polluantes, utiliser des produits 100% naturels, des molécules biodégradables ?
Les consommateurs quoi qu’il en soit, doivent prendre leur revanche car ils paient la plus grande partie du traitement des eaux.
Deuxièmement, son utilisation est très inéquitablement répartie. 70% de l’eau potable va à l’agriculture, 20% sert à l’industrie, en particulier pour refroidir les réacteurs des centrales thermiques et le reste va à notre utilisation personnelle. L’eau que nous buvons représente à peine 1% de notre consommation.
Pour finir, sa répartition est problématique, ce sont souvent les populations les plus défavorisées qui y ont le moins accès. De plus, les sources naturelles qui contiennent de l’eau douce sont rares, ce qui entraîne une grande dépendance. Ce problème de répartition coûte cher et laisse la porte ouverte à la privatisation de l’eau donnant lieu parfois à des déplacements de populations rurales.
Je vous invite à regarder cette vidéo qui explique cela très bien et ensuite je vais vous parler de quelques inventions.
Commençons donc :
-L’arbre à fontaine : Il s’agit d’une espèce d’arbre découverte sur l’île de Hierro. Une technologie s’est inspirée de son fonctionnement qui consiste à capter les gouttelettes dans le brouillard et les transformer en eau. Cette technologie s’appelle les capteurs de brouillard. C’est un dispositif passif, qui ne consomme pas d’énergie et ne fait pas de bruit hormis celui du vent dans les branches. Cette eau peut être restituée par gravité dans une gouttière.
Une vidéo l’explique bien :
-le panneau solaire qui produit de l’eau potable : C’est un désalinisateur très accessible et simple. Il permet de transformer de l’eau de mer salée en une eau douce et potable grâce à la condensation. L’eau de mer est placée dans une chaudière, cette dernière étant alimentée par le panneau solaire. L’eau chauffe pendant la journée et s’évapore progressivement. Puis la vapeur d’eau passe par un tuyau, avant de se transformer en eau douce issue de la condensation, dans le bac inférieur.
Il est possible grâce à cette technique de produire 5 litres d’eau par jour.
-l’éolienne qui produit de l’eau en plein désert : Une éolienne, reliée à un condensateur, le cœur des appareils frigorifiques utilisés dans notre climatisation, son énergie permet de faire baisser la température et de récupérer l’humidité de l’air pour obtenir de la rosée (c’est un type de précipitation d’eau résultant de la liquéfaction de la vapeur d’eau de l’air).
En plein désert, on peut produire 60 litres d’eau par jour.
-Générateur qui produit l’eau potable pour l’armée : Même principe que les éoliennes mais ce condensateur marche au gazole, rejette des gaz à effets de serre et est installé sur un char. On peut produire 450 litres d’eau par jour.
-Recycler les déchets humains : C’est un projet financé par Bill Gates. C’est une machine qui est capable de transformer les excréments en eau potable. Cette machine transforme des boues d’égouts, peu ragoutantes, en eau propre, en électricité et en cendres. Les boues d’épuration arrivent par tapis roulant dans la machine où elles sont chauffées et produisent de la vapeur qui, une fois filtrée, devient de l’eau parfaitement potable. Les boues séchées sont ensuite brûlées et la combustion alimente un générateur qui produit de l’électricité.
Cette vidéo en anglais en fait la démonstration : Eau des toilettes
Inventions de dépollution :
-le jerrican qui transforme l’eau sale en eau potable : Une fois l’eau versée dans ce jerrican, un système de panneau solaire va permettre de faire chauffer l’eau. Les bactéries ne survivent pas à la chaleur.
Prix : 149 dollars avec pour efficacité 10 litres d’eau pour 3h.
-La paille qui rend l’eau boueuse potable : Pour 2 dollars, cette paille filtre 100% des bactéries et 99% des virus. Son filtre peut traiter 700 litres par an, ce qui équivaut à la consommation d’une personne.
-L’embout qui filtre l’eau sale : Très proche du système de paille, c’est un embout qu’on peut placer sur une bouteille ou une gourde. Ce système fonctionne avec 3 couches de filtres pour éliminer bactéries et virus.
-la phyto-épuration : Il s’agit d’un phénomène naturel qui consiste à sélectionner des variétés de plantes dans des bassins afin qu’elles dépolluent l’eau.
Une vidéo qui le montre : Phyto épuration
Maintenant je vais vous parler des agriculteurs qui produisent sans eau.
-le Polyter : Il s’agit d’un hydro-rétenteur fertilisant doté d’une très grande capacité d’optimisation des besoins et de développement du végétal. La membrane polymérique de Polyter semi-perméable, permet une très rapide absorption des liquides libérés lentement en de très petites quantités en fonction des paramètres locaux (température, évaporation et type de végétal).
Il équilibre les fertilisants (NPK) et les oligo-éléments (Bo Cu Fe Mn Mb Zn).
C’est une invention révolutionnaire.
-Un paysan fait pousser des légumes sans eau, c’est possible. Il s’agit d’une sélection des semences, ensuite il faut les préparer pour qu’elles apprennent à résister par elles-mêmes aux maladies. En observant les variétés, on peut sélectionner celles qui n’ont pas besoin d’eau ou de pesticides. La génétique des végétaux est pleine de découvertes.
Voici un reportage qui l’explique bien.
Pour conclure, il y a beaucoup de choses à faire, et je dirais qu’il faut qu’on s’y mette tous. Comme on dit les petits ruisseaux font les grandes rivières.