Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

272 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 janvier 2019

Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

Chassez le naturel, il revient au galop !

Une allocution d’une banalité déconcertante, par un président méprisant, pour annoncer la continuité de réformes rejetées par une majorité des Français.

Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De ces vœux présidentiels, le fait marquant aura été, pour moi qui ai suivi l’allocution élyséenne sur les antennes de BFM TV, la prestation de cette palette de pseudo-journalistes, dépendants des grands patrons de presse qui les rétribuent, missionnés pour flatter les propos d’un monarque déconnecté, et dénigrer la parole des « gilets jaunes » et des opposants. Quant à ce président, soucieux de préserver l’ordre macroniste, sous la protection d’une police déshonorée par les agissements de fonctionnaires bafouant les règles les plus élémentaires de leur profession (tabassage de femmes et d’hommes à terre, tires tendus de flashball sur des manifestants pacifiques et des photographes de presse, humiliation de centaines de lycéens à genoux, les mains sur la tête), ne devrait-il pas, pour parler vrai, se soumettre aux rigueurs de la transparence, et s’expliquer enfin sur ses relations douteuses avec son ex-très proche collaborateur Benalla ?

Le chef de l’État, tel un robot, a récité son bréviaire sans pour autant convaincre la majorité des Français. Selon un sondage d’Opinion Way publié ce mardi 1er janvier, 60% des sondés se disent non convaincus par son allocution. Ainsi, seuls ses ministres et députés godillots, et journalistes propagandistes, croient encore en la légitimité de la macronie à pouvoir poursuivre ses réformes, dont celles à venir, explosives, de la fonction publique, de l’assurance chômage, des retraites. Quant à ce grand débat national annoncé, personne n’est dupe. La volonté proclamée à l’occasion de ses vœux, de poursuivre la politique et les réformes engagées depuis son élection, rend illusoire la finalité de ce semblant de concertation, dont l’objectif est de gagner du temps, et de démobiliser le mouvement des « gilets jaunes ».

Croire, comme tentent de le faire les médias, que le mouvement des « gilets jaunes » est moribond, relève soit de l’ignorance, soit de la propagande. La crise est profonde. Elle est sociale, mais aussi institutionnelle. Ne pas l’admettre, ou ne pas le comprendre, mènera dans les semaines à venir à une reprise amplifiée du mouvement, estompé dans son expression par la trêve des confiseurs. Le mépris affiché par la macronie, et son entêtement à poursuivre ces réformes à l’égard desquelles les Français expriment aujourd’hui leur hostilité, soit par les blocages et les manifestations, soit par leur soutien au mouvement des « gilets jaunes », mobilisera des couches de la population restées à ce jour à l’écart de l’action. Inévitablement, ouvriers et employés du privé et de la fonction publique entreront dans l’action par les formes plus traditionnelles que sont les grèves. C’est la convergence de ces formes d’actions, issues d’une même colère, qui mettront la macronie à genoux.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.