Si le pluralisme n’est pas un gage la démocratie (le vote au référendum sur la constitution européenne volé aux Français sous le quinquennat Sarkozy avec la complicité des socialistes ; la réintégration de la France au commandement militaire de l’OTAN sans consultation du peuple ; la trahison par Hollande de tous ses engagements électoraux une fois élu ; la gouvernance violente et autoritaire de Macron tout au long de sa mandature, autant d’exemples où la démocratie a été violée), la pluralité de candidatures à une élection demeure néanmoins une exigence démocratique. Les douze candidats à la plus haute fonction de l’État – quel que soient les intentions de vote données par les sondages – sont légitimes, ne serait-ce que pour débattre des idées et exposer les programmes. La démocratie ne doit pas faire l’économie d’un débat démo-cratique, or sous prétexte de guerre en Ukraine le président candidat Macron s’interdit de débattre avec les autres candidats, évitant ainsi de rendre compte de son bilan. L’information propagandiste diffusée en permanence et en continu sur la guerre en Ukraine par les médias publics de France Télévisions et la chaîne privée BFM TV appartenant au milliardaire Patrick Drahi (une fortune estimée à 7,4 milliards de dollars en 2021), s’inscrit dans une volonté délibérée du pouvoir de détourner l’opinion des préoccupations réelles des Français. Face à ce contexte dans lequel le débat démocratique est confisqué et la réalité sociale masquée par des mesurettes de circonstance, notamment sur le prix des carburants, les candidats se réclamant de gauche – une fois leur programme respectif exposé et défendu –, devront s’interroger sur l’enjeu majeur de cette élection.
Si les sondages ne font pas une élection, les écarts importants et constants tracent une tendance qui ne laisse pas de place au doute ou aux chimères. Pour des candidats se réclamant de gauche, se cacher derrière l’illusion ou le faux-semblant au service d’une stratégie politicienne pour justifier son maintien au premier tour de la présidentielle, relève de la mystification. Que ferait Jadot, Hidalgo ou Roussel si les sondages plaçaient l’un d’eux largement en tête des candidats de gauche, si non de demander aux autres – au nom de l’unité de la gauche et du barrage à l’extrême droite – de se désister ? Or, de toute évidence au regard des sondages et du contexte dans lequel se déroule la campagne électorale, au soir du premier tour deux options s’offriront aux électeurs : un second duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, avec cette fois-ci une très grande probabilité de voir la candidate du Rassemblement national élue ; ou avoir le choix entre la poursuite et l’aggravation de la politique antisociale du président sortant, ou un projet de société qui rompt avec l’injustice sociale, et dans lequel l’écologie n’est pas un catalogue de slogans, mais un enjeu sociétal qui implique, non pas de « mettre de l’écologie » dans la politique – comme l’affirme Jadot – mais de mettre la politique au service de l’écologie. Le programme de l’Union populaire porté par Jean-Luc Mélenchon est le seul qui peut rassembler une majorité d’électeurs – au-delà des clivages traditionnels – pour mettre fin à la dégradation des conditions de vie des classes moyennes et populaires, conséquence des politiques antisociales menées par Hollande, puis par Macron, au profit des multinationales et des plus fortunés de notre pays. Rassembler aussi pour en finir avec les institutions à bout de souffle de la Ve République, qui ont transformé notre République en une monarchie présidentielle répressive (contre les Gilets jaunes et les mouvements sociaux, à l’égard des personnels soignants refusant de se faire vacciner, contre les opposants au pass sanitaire ou vaccinal), et étouffé nos libertés comme jamais sous la Ve République elles ne l’ont été. Il va de la responsabilité des autres candidats de gauche de permettre ou non à cette droite Macroniste, arrogante et méprisante au service d’une mondialisation dévastatrice, génératrice d’injustice sociale, de misère et de guerre, de continuer à aggraver les conditions de vie des Français par le démantèlement des services publics (santé, enseignement, transports), le prolongement de l’âge de la retraite, la poursuite de l’appauvrissement d’une majorité de citoyens (ouvriers, employés, mais aussi agriculteurs et petits commerçants) et d’affaiblir davantage notre démocratie. Les électeurs n’appartiennent ni aux partis, ni aux candidats. Pour les électeurs conscients qu’un nouveau quinquennat avec Macron serait insupportable et dangereux pour la paix sociale, voter Mélenchon ne serait pas un vote utile, mais un vote responsable.