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Billet de blog 2 octobre 2025

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L’AUTRE MACRON

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 29 février 2024, Valérie Hayer, candidate macroniste aux élections européennes déclare dans les pages du Figaro : « Avec Raphaël Glucksmann, on vote à 90 % de la même façon au Parlement européen. Il devrait être avec nous, et il le sait ». Et Glucksmann s’empresse de préciser « qu’il vote plutôt à 80 % avec elle », soulignant ainsi la forte convergence qui les unit, avec à la marge « quelques différences, notamment sur des questions sociales et fiscales ». Hollande, Glucksmann, Faure et consorts, la social-démocratie qui a permis au candidat des riches issu de la banque Rothschild d’accéder à la présidence de la République en 2017, poursuit aujourd’hui sa mission de sape de l’union des forces de gauche pour servir les intérêts des puissances de l’argent.

Historiquement roue de secours politique du patronat et de la bourgeoisie – quand les partis traditionnels de droite ne sont plus en mesure de gouverner, parce que désavoués par les électeurs – le Parti socialiste finit toujours par trahir les engagements électoraux, imposés par les luttes sociales et la pression populaire, pour préserver les privilèges de la classe dominante. Dans les phases de crise cyclique du capitalisme, cette gouvernance dite « responsable » ou « républicaine », exclut et diabolise les forces politiques radicales qui incarnent les aspirations des classes moyennes et populaires – hier le Parti communiste, aujourd’hui La France insoumise – et précède la venue au pouvoir de l’extrême droite, portée par la puissance financière.

Faure ? Hollande ? Glucksmann ? Lequel de ces apparatchiks sera « l’autre Macron », porte-drapeau d’une sociale démocratie aujourd’hui courtisée par la Macronie pour servir les intérêts d’une classe possédante, qui demain conduira le pays à la guerre. La montée de l’extrême droite en Europe et aux États-Unis ; la guerre génocidaire que mène l’État d’Israël – gouverné par l’extrême droite – contre le peuple palestinien ; l’escalade de la guerre en Ukraine orchestrée par une Europe de Bruxelles économiquement expansionniste ; les tensions croissantes entre Washington et Pékin, résultat du bouleversement des alliances géopolitiques, opposant les intérêts des puissances émergentes réunis au sein des BRICS – Chine, Russie, Inde, Brésil et Afrique du Sud en passe de s’émanciper de la tutelle économique et financière de l’Occident – aux intérêts d’une Amérique impérialiste, sont la conséquence de la crise cyclique du capitalisme qui secoue le monde. Ne pas mettre en lien les soubresauts politiques qui agitent la France avec ce contexte international relève de la myopie ou de l’imposture.

Comment ne pas se référer aux crises qui ont précédé les deux Guerres Mondiales, avec :

  • La montée du fascisme soutenu par les trusts industriels et de la finance ;
  • L’économie de guerre et les politiques de régression sociale imposées aux peuples ;
  • l’Union sacrée scellée par les classes politiques dans chaque pays belligérant autour de leurs gouvernants, comme en Allemagne où le Parti socialiste allemand (SPD) répond à l’appel de l'empereur Guillaume II et vote l’entrée en guerre de l’Allemagne en août 1914 ;
  • La montée du fascisme en Allemagne, quand en 1932, les socialistes allemands rejettent la proposition des communistes de s’unir et de présenter une candidature commune aux élections présidentielles et votent en faveur du général Hindenbur, qui, réélu président du Reich le 10 avril 1932 avec 53 % des voix, appelle Hitler au pouvoir en janvier 1933 ;
  • En 1936, quand Léon Blum signe avec l’Angleterre un accord de non-intervention qui permet à Hitler et à Mussolini d’aider Franco à renverser la jeune République espagnole.

Aujourd’hui, l’Ukraine et Gaza servent de laboratoire de guerre, comme l’a été en 1936 la guerre d’Espagne. La crise du capitalisme mena à la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui, cette nouvelle crise cyclique conduit à une résurgence de l’idéologie fasciste en Europe, au Moyen-Orient, et aux États-Unis avec Trump et l’ultra-droite. Les clivages idéologiques s’entrelacent avec les intérêts de classe. Ainsi, les forces politiques d’extrême droite et de droite – y compris les sociaux-démocrates – s’allient pour jeter l’anathème sur la gauche radicale, et pratiquer la diffamation et la chasse aux sorcières. L’objectif commun est d’affaiblir les forces sociales, qui, sacrifiées sur l’autel du profit, aspirent à rompre avec ce vieux monde d’injustice, de misère et de guerre.

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