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Billet de blog 2 novembre 2023

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GÉNOCIDE À GAZA : LA HONTE DE L’OCCIDENT !

« Encore une fois, nous voyons un génocide se dérouler sous nos yeux, et l’Organisation que nous servons semble impuissante à l’arrêter ». (Craig Mokhiber, directeur du bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU)

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Le 31 octobre 2023, le journal indépendant The Guardian révèle le contenu d’une lettre adressée le 28 octobre 2023 à Volker Turk, Haut-Commissaire des droits de l’homme de l’ONU, par le directeur du Bureau de New York du Haut-Commissariat, Craig Mokhiber, annonçant sa démission en signe de protestation contre les crimes commis par l’État d’Israël à Gaza. « Encore une fois, nous voyons un génocide se dérouler sous nos yeux, et l’Organisation que nous servons semble impuissante à l’arrêter » écrit-il. « Le massacre massif actuel du peuple palestinien, enraciné dans une idéologie coloniale ethno-nationaliste, dans la continuité de décennies de persécution et d’épuration systématiques, entièrement basées sur leur statut d’Arabes ne laisse aucune place au doute » poursuit-il. « C’est un cas d’école de génocide » déclare-t-il, en accusant les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l'Europe de complicité « en refusant de respecter leurs obligations conventionnelles » et en fournissant à l’agression israélienne « une couverture politique et diplomatique ». Cette partie de l’Europe dénoncée par Craig Mokhiber, inclut elle la France ?

 La réintégration de la France dans l’OTAN par Sarkozy en 2009, déclarant alors : « La France sera plus forte, la France sera plus influente », fait perdre à notre pays son indépendance diplomatique et son influence dans le monde. L’alignement de la France sur la diplomatie américaine conduit à imiter le suivisme de Washington sur la politique annexionniste d’Israël. Le 1er novembre 2012 à Toulouse, Nétanyahou, Premier ministre d’Israël, allié de l’extrême droite israélienne et hôte da la France, appelle les juifs français à émigrer en Israël pour participer à la colonisation des territoires palestiniens. Cet appel en présence et avec la caution de François Hollande, président de la République française, témoigne de la complicité de la France avec la politique de persécution et de colonisation menée par l’État d’Israël à l’encontre du peuple palestinien. La déclaration mensongère de la ministre macroniste Aurore Bergé sur CNEWS, selon laquelle « un bébé israélien a été mis à mort dans un four », s’inscrit dans la campagne de propagande menée par les lobbystes pro-israéliens. Cette information, lancée par Eli Beer, responsable d’une organisation israélienne de secours – lors d’une rencontre avec des membres juifs du Parti républicain américain à Las Vegas –, est remise en question par plusieurs médias israéliens, et n’est confirmée par aucune source officielle (Libération du 30/10/2023).

 Craig Mokhiber a vécu à Gaza en tant que conseiller des droits de l'homme de l'ONU dans les années 1990, et enquête sur les droits de l’homme en Palestine depuis 1980 où il a mené plusieurs missions. L’ex-responsable des droits de l'homme de l’ONU note qu’à « Gaza, des habitations civiles, des écoles, des églises, des mosquées et des établissements médicaux sont attaqués sans motif tandis que des milliers de civils sont massacrés. En Cisjordanie, y compris à El-Qods occupée, les maisons sont saisies et réaffectées uniquement sur la base de la race, et de violents pogroms de colons sont accompagnés par des unités de l'armée ». Dénoncer ces faits ne relève ni de l’antisémitisme, ni de l’hostilité à l’égard du peuple israélien. Dénoncer ce génocide que commet l’État d’Israël n’efface pas les crimes commis par le Hamas. Laisser le génocide se perpétrer banalise les crimes du Hamas. Laisser Netanyahou et l’État hébreu commettre ces crimes contre l’humanité à Gaza, banalise les crimes de guerre en Ukraine dénoncés par la France.  C’est ce que font les médias – si prolifiques en images et en commentaires partisans en faveur de l’Ukraine, et si réfractaires à montrer et à nommer les actes criminels de l’État hébreu – ; le pouvoir macroniste ; et les politiciens surfant hypocritement sur l’émotion populaire pour cracher leur venin raciste, ou la haine d’une classe sociale dominante sur ceux qui combattent un pouvoir au service des puissances de l’argent. C’est le même combat. Ceux qui cautionnent la politique colonialiste de l’extrême droite au pouvoir en Israël sont ceux qui possèdent le pouvoir de l’argent, ou qui défendent le concept d’une société inégalitaire dominée par les puissants au détriment de ceux qui produisent les richesses pour les enrichir. Quant aux élucubrations de ceux qui comme Aurore Bergé, justifient l’injustifiable au nom d’un passé tragique est indigne et procède de l’imposture.    

À la suite de l’échec du projet élaboré avec Netanyahou le 24 octobre 2023, pour détourner l’urgence du moment – la perte de milliers de vies civiles innocentes sous les bombardements israéliens sur la bande de Gaza –, au profit d’une hypothétique « coalition internationale contre Daech et contre le Hamas », rejetée par les capitales arabes, il a fallu qu’Israël bombarde la camp de réfugiés de Jalabiya, d’hôpitaux, d’une ambulance devant l’hôpital d’Al-Shifa – dont l’ONU par la voix d’Antonio Guterres se dit « horrifié » –-, d’écoles, de bâtiments de l’ONU et de la France à Gaza, pour que Macron enfin condamne ces actes, tout en suivant la position hypocrite et complice de Washington qui refuse de réclamer un cessez le feu, comme le réclame le secrétaire général de l’ONU. Le 4 novembre 2023, l’ONG Save The Children rapporte que près de 70% des personnes tuées sous le bombardements israéliens sont des enfants et des femmes. « Près de 3200 enfants ont été tués à Gaza en seulement 3 semaines. Il ne peut pas s’agir de dommages collatéraux.  Aujourd’hui les Gazaouis ont le sentiment de ne pas être traités comme les autres civils. »

Dans la guerre menée par l’État hébreu contre le peuple palestinien, aux crimes de guerre commis à Gaza s’ajoute ceux commis contre la presse. Dans un communiqué, le 1er novembre 2023 l’ONG Reporters sans frontières (RSF) annonce avoir saisi la Cour pénale internationale (CPI) et avoir « déposé une plainte pour crimes de guerre auprès du bureau du procureur de la CPI le 31 octobre 2023. Celle-ci détaille les cas de neuf des journalistes tués depuis le 7 octobre dernier, et de deux blessés dans l’exercice de leurs fonctions ». Selon l’ONG Save The Children, près de 70% des personnes tuées dans la bande de Gaza sont des enfants et des femmes. Près de 3200 enfants ont été tués à Gaza en seulement 3 semaines par les bombardements. Que l’Occident – complice par son silence sur la persécution du peuple palestinien et la colonisation de ses terres –, ne condamne pas ce génocide est une infamie qui restera gravée dans les pages les plus sales de l’histoire.

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