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Billet de blog 2 novembre 2025

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LE PARTI SOCIALISTE PRIS À SON PROPRE PIÈGE

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Triste journée d’Halloween, que ce 31 octobre 2025 pour ce parti dit de gouvernement, muté en parti de la confusion. Après les déclarations péremptoires et les menaces de censure, les socialistes reculent comme l’ombre au lever du jour. Rejetés par 228 voix contre 172, les amendements de La France insoumise (I-2574) et de la Gauche démocratique et républicaine (I-3249) visant à instaurer la taxe Zucman n’ont pas résisté à l’union des droites. Même la version édulcorée du Parti socialiste (I-3480), excluant les entreprises innovantes, a été balayée. Pourtant, à leurs victoires à la Pyrus, les socialistes opposent un triomphalisme de façade : ils se félicitent d’avoir obtenu le retour de l’ISF — rebaptisé « impôt sur la fortune improductive » — grâce à un vote hétéroclite mêlant PS, MoDem, RN et LIOT.

L’imposture ne réside pas seulement dans le fait que les voix du Parti socialiste se soient mêlées à celles du Rassemblement national. L’imposture, c’est d’avoir voté avec l’extrême droite une taxe sur le patrimoine non productif, directement inspirée d’une proposition du RN, formulée sous le nom d’« impôt sur la fortune financière (IFF) » dans son programme fiscal. Ce projet, figurant dans les documents budgétaires du RN publiés en 2024 et 2025, bénéficierait surtout aux contribuables les plus aisés, en allégeant la fiscalité sur les biens immobiliers productifs et les entreprises familiales. Et c’est cette arnaque que, à peine votée, les socialistes ont célébrée comme une victoire — l’assimilant à un retour de l’ISF — en se précipitant devant les caméras de télévision. Comble du ridicule : le Premier ministre Lecornu annonce que cet « impôt sur la fortune improductive » sera retoqué par le Sénat.  

Après avoir trahi les engagements électoraux du programme du NFP, sur lequel ils ont été élus, les socialistes ajoutent le parjure à la renonciation. Englués dans leur propre piège, ils s’enlisent dans le mensonge et le déni. Que pour sauver la face, ils se ridiculisent en présentant cet « impôt sur la fortune improductive » comme un retour de l’ISF et une victoire. Soit ! Mais ce qui les discrédite profondément, c’est ce jeu de dupes fait de tractations dans les antichambres ministérielles, les couloirs de l’Assemblée nationale, et les déjeuners entre Lecornu, Faure et Vallaud. Un ballet d’arrangements qui les conduit aujourd’hui à un cinglant échec dans leur tentative de préparer l’après-macronisme par une alliance avec les droites d’un socle commun éclaté, dont le seul objectif rassembleur — partagé avec l’extrême droite — est le Front anti-LFI, pour mieux étouffer la colère du peuple.

Le retour burlesque du politicard Hollande — symbole de la trahison et de l’imposture — donnant le ton sur les plateaux de télévision, incarne le Parti socialiste revenu à ses sources : trahir pour mieux servir les intérêts de la classe possédante. Ce retour s’inscrit pleinement dans une stratégie de gouvernance au profit de la finance, où les promesses sociales ne sont que paravent d’un pouvoir acquis aux logiques du capital.

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