Le dernier sondage en date du 5 avril, au lendemain du second débat télévisé, donne 17% d’intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon contre 9% à Benoît Hamon. C’est dans ce contexte que Benoît Hamon fanfaronne en jouant les gros bras : « On va voir qui est le plus fort ! ». En a-t-il seulement les moyens ? Inaudible de par ses discours confus, tantôt prenant pour cible Macron, Fillon, Le Pen puis Mélenchon ; assimilant le candidat de la France insoumise à Marine Le Pen et François Fillon ; modifiant maintes fois son projet de revenu universel ; reniant son engagement signé avec Yannick Jadot sur l’abandon de la construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes en annonçant un réaménagement du projet ; annonçant aussi le réaménagement de la loi El Kohmri après avoir proclamé son abrogation, puis réaffirmant à nouveau sa suppression. Au-delà des trahisons des apparatchiks de son parti, et de l’incapacité de la direction du Parti socialiste à faire respecter le résultat des primaires socialistes et les engagements signés publiquement, Benoît Hamon est aussi victime d’incohérences programmatiques et de positionnements confus. Au point qu’aujourd’hui, on peut s’interroger sur ses motivations à poursuivre une campagne électorale qui condamne le PS à subir une défaite annoncée, et son candidat à l’humiliation. À moins qu’il soit en service commandé pour affaiblir Jean-Luc Mélenchon, et préparer de futures alliances avec Emmanuel Macron pour poursuivre, dans l’hypothèse d’une victoire d’En marche, pour poursuivre la politique antisociale menée durant le quinquennat Hollande.
Sans aucun doute que les électeurs de gauche encore fidèles à Benoît Hamon vont finir par se poser la question : que faire ? Favoriser le jeu d’un parti éclaté, au profit de ceux qui ont trahi les engagements de 2012 et gouverné contre les intérêts du peuple, ou par cohérence et fidélité à leurs valeurs, rejoindre le combat de la France insoumise ? Voter pour Jean-Luc Mélenchon, un vote citoyen afin de créer les conditions de la victoire afin d’instaurer la VIème république, de s’engager dans la transition écologique, et d’assurer une plus grande justice sociale.