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Billet de blog 5 avril 2022

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QUELLE PRESSE AVONS-NOUS ?

Liberté de la presse avec 90 % des quotidiens nationaux appartenant à 10 oligarques ? Et des journalistes formatés pour servir une même idéologie, celle du pouvoir des barons de l’industrie et de la finance ?

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La concentration de la presse entre les mains de milliardaires (10 oligarques se partagent 90 % des quotidiens nationaux), TF1 (Martin Bouygues), LCI (Martin Bouygues), TMC (Vincent Bolloré), BFMTV (Patrick Drahi), RMC (Patrick Drahi), CNEWS (Vincent Bolloré), C8 (Vincent Bolloré), Canal+ (Vincent Bolloré), M6 (Famille Mohn), Europe1 (Arnaud Lagardère), RTL (Famille Mohn), Le Figaro (Serge Dassault), Libération (Patrick Drahi), L’Express (Patrick Drahi), Paris Match (Arnaud Lagardère), Les Echos (Bernard Arnault) , Le Parisien (Bernard Arnault), Le Point (François Pinault), etc... et la soumission au pouvoir Élyséen des médias officiels du groupe France télévisions, posent la question de la liberté de la presse dans notre pays. Catapulté candidat des médias par Vincent Bolloré et sa chaîne CNEWS – en 2017, Macron était le candidat promu par Patrick Drahi et sa chaîne BFMTV –, le cas Zemmour illustre à lui seul ce qu’est devenue l’information dans notre pays. L’exemple de l’oligarque Bolloré (il n’y a pas qu’en Ukraine et en Russie qu’il y a des oligarques, le mot étant à la mode il me paraît opportun de le dire), mérite qu’on s’y intéresse pour mieux comprendre ce que sont la presse et la liberté d’informer aujourd’hui en France. Ce patron de combat, détenteur d’une fortune construite en Afrique contrôle les médias (comme tous les magnats de la presse), pour mettre l’idéologie et la politique au service des affaires. Pur produit médiatique au service de l’empire Bolloré, Zemmour a bénéficié d’une connivence sans limite des organes de presse appartenant à tous ces oligarques. Ce sont les milieux d’affaires et la finance qui face à l’impopularité croissante du président sortant, la dislocation du parti LR et le rejet de l’extrême droite incarnée par Marine Le Pen par une majorité de Français, qui ont tenté de promouvoir un nouveau porte-drapeau pour asseoir leurs intérêts sur le fauteuil de l’Élysée. À deux semaines du premier tour de la présidentielle, les sondages n’étant pas ce qu’espéraient ces patrons de l’économie néolibérale, leur presse s’est mise à promouvoir davantage les candidats Le Pen, Zemmour, Pécresse et sociaux-démocrates, que le candidat Mélenchon. Le candidat de l’Union populaire étant de toute évidence le seul danger pour les intérêts de ces oligarques de l’industrie et de la finance. Cette presse idéologique ne se contente pas de salir Mélenchon, elle privilégie largement l’information sur le président candidat Macron (mais très discrète sur la participation de moins de 30 000 personnes pour 40 000 attendues à ce « grand meeting » de l’Arena), ou le meeting raté de Pécresse en négligeant ceux de Mélenchon avec 8 000 personnes à Montpellier et 25 000 à Toulouse. C’est L’Observatoire des médias (ACRIMED) qui fait le décompte : « le meeting de Jean-Luc Mélenchon a eu droit à 17 secondes sur France 2… Et c’est tout. De son côté, Valérie Pécresse a eu droit entre 45 secondes et plus de 2 minutes sur les 3 chaînes. » Vive les médias publics financés par nos impôts au service de la propagande des droites !

Ces affinités entre les politiciens de droite et sociaux-démocrates avec la presse des affairistes sont révélées par l'agrégé de philosophie Raphaël Enthoven au micro de Culture médias sur Europe1 : « Mon travail à l'époque était de dire du mal de Jean-Luc Mélenchon, lance-t-il tout en précisant qu'à cette période de sa vie, c'est-à-dire entre 2003 et 2004, il était conseiller technique de Laurent Fabius. "On m'avait demandé ça au Parti socialiste (PS), c'était explicitement mon cahier des charges, ce dont je m'acquittais avec grand plaisir, avec sincérité," poursuit-il. Un an plus tard, quand est arrivée la polémique autour du Traité constitutionnel européen (TCE), "on m'a demandé de dire du bien de Mélenchon", raconte Raphaël Enthoven. C'est pas que je ne voulais pas dire du bien de Mélenchon. C'est juste que je soupçonnais l'insincérité derrière ces retournements de veste. Et donc, j'ai quitté le Parti socialiste, convaincu de son de son inutilité. » Aux électeurs socialistes de juger de la moralité du Parti socialiste et de sa candidate Hidalgo quand elle tente de salir Mélenchon.

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